Admirabile signum (« Le merveilleux signe »)

Date: 21 décembre 2019

Semaines du 22 décembre 2019 au 4 janvier 2020 – Année A
Is 7, 10-16 ; Ps 23 ; Rm 1, 1-7 ; Mt 1, 18-24
Si 3, 2-6.12-14 ; Ps 127 ; Col 3, 12-21 ; Mt 2, 13-15.19-23

Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et émerveillement.

Tel est le début de la dernière lettre apostolique que le pape François a signé le 1er décembre, premier dimanche de l’Avent, dans le petit village de Greccio, au nord de Rome, où saint François avait réalisé la première crèche de Noël en 1223. Dans ce court texte en 10 rubriques, que je recommande à votre lecture, le pape souligne combien la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche est une manière authentique de proposer de nouveau la beauté de notre foi avec simplicité. En voici quelques extraits :
La crèche est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui. (§ 1)

Faire une crèche dans nos maisons nous aide à revivre l’histoire vécue à Bethléem. Bien sûr, les Évangiles restent toujours la source qui nous permet de connaître et de méditer sur cet Événement, cependant la représentation de ce dernier par la crèche nous aide à imaginer les scènes, stimule notre affection et nous invite à nous sentir impliqués dans l’histoire du salut, contemporains de l’événement qui est vivant et actuel dans les contextes historiques et culturels les plus variés. (§ 3)

Les pauvres et les simples dans la crèche rappellent que Dieu se fait homme pour ceux qui ressentent le plus le besoin de son amour et demandent sa proximité. […] De la crèche, émerge clairement le message que nous ne pouvons pas nous laisser tromper par la richesse et par tant de propositions éphémères de bonheur. […] En naissant dans la crèche, Dieu lui-même commence la seule véritable révolution qui donne espoir et dignité aux non désirés, aux marginalisés : la révolution de l’amour, la révolution de la tendresse. De la crèche, Jésus a proclamé, avec une douce puissance, l’appel à partager avec les plus petits ce chemin vers un monde plus humain et plus fraternel, où personne n’est exclu ni marginalisé. (§ 6)

En regardant la scène de la crèche, nous sommes appelés à réfléchir sur la responsabilité de tout chrétien à être évangélisateur. Chacun de nous devient porteur de la Bonne Nouvelle pour ceux qu’il rencontre, témoignant, par des actions concrètes de miséricorde, de la joie d’avoir rencontré Jésus et son amour. (§ 9)

Et le pape de conclure : À l’école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l’émerveillement une humble prière : notre « merci » à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls.

François Demaison, Diacre permanant

Illustration: détail de la crèche réalisée en 2018 par les prisonnières de la maison d’arrêt de Fresnes.