Au seuil de cette nouvelle année, la tradition est de formuler des souhaits de bonheur et de réussite. Dans la liturgie du 1er janvier, bien plus que des souhaits, nous accueillons ce que Dieu veut pour nous, de toute éternité, sa bénédiction. Cette bénédiction de Dieu a pris chair de notre chair : Noël ! C’est ce que nous dit si bien saint Paul dans sa lettre aux Galates : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ».
Cette bénédiction de Dieu fut annoncée à Marie par l’ange Gabriel : « Tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit des tes entrailles est béni », Marie fut pleinement réceptive à cette bénédiction pour le monde. C’est pourquoi, en ce premier jour de l’année, l’Église fête Marie Théotokos, ce qui signifie littéralement celle qui a engendré Dieu. « La contemplation du mystère de la naissance du Sauveur a conduit le peuple chrétien à se tourner vers la Vierge sainte, non seulement en tant que Mère de Jésus mais aussi à la reconnaître Mère de Dieu. Cette vérité a été approfondie et comprise comme partie intégrante du patrimoine de la foi de l’Église dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, avant d’être solennellement proclamée par le Concile d’Éphèse en 431 » (Jean-Paul II, Audience du mercredi 27 novembre 1996).
Il semble que cette appellation soit très ancienne puisque, dès le 3ème siècle, des chrétiens d’Egypte prient Marie ainsi : « Sous ta protection nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve, et épargne nous tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie » (Liturgie des Heures).
Frères et sœurs, nous avons raison de prier le chapelet, car Marie, la Mère de Dieu, nous apprend à méditer la bénédiction de Dieu dans nos vies. Nous l’avons entendu dans notre Évangile de saint Luc : « Marie, cependant retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. » Si les bergers deviennent les « premiers apôtres », les premiers témoins d’un tel évènement où ils mettent le monde dans l’étonnement. Marie, elle, contemple et médite en silence dans son cœur. Le silence de Marie nous apprend l’humilité, message de Paix pour notre monde. Marie reçoit la Gloire de Dieu car elle a dit « que tout soit fait selon ta Parole ». Elle n’est pas le centre du projet: le centre du projet, c’est Jésus, Celui dont le Nom signifie DIEU SAUVE.
Père Benoît-Marie JOURJON, doyen
Sainte Marie, Mère de Dieu