Sans avoir l’intention de blesser quiconque, le 4e Dimanche de Pâques s’intitule le dimanche de prière pour les vocations sacerdotales. En ce jour, c’est toute l’Eglise qui se doit de prier avec ferveur le Père pour qu’il envoie et donne des ouvriers à sa moisson, à son Eglise, à notre humanité.
Si nous ne prions pas l’unique Pasteur, il y aura peu – voire pas d’autres bergers qui répondront à son appel.
Par conséquent, comment se fait-il que ce souci de prier, de partager sur la vocation sacerdotale soit si peu présent dans nos rencontres, nos échanges, au sein de nos familles et de nos communautés ? Comment se fait-il que nous entendions trop souvent que les prêtres sont occupés, vieillissants – et d’autres freins plus sournois : la course aux études et à une grande ambition pour nos enfants, le désir de prier pour la vocation sacerdotale davantage chez les autres que pour les siens, le célibat consacré ?
Tout ceci ne favorise ni l’éclosion de l’appel, ni la joie d’y répondre.
A l’instar d’une publicité récente en Espagne, devenir prêtre de Jésus-Christ n’est pas la solution pour renverser la courbe des demandeurs d’emplois, heureusement d’ailleurs.
Néanmoins, l’Eglise ne peut ni ne pourra exister sans la présence de prêtres. Il en va de son essence, non parce que les prêtres ont un pouvoir supérieur à celui des fidèles baptisés ; mais la présence des prêtres dans l’Eglise, Corps du Christ, est le signe que nous suivons Celui qui a donné sa vie par amour pour nous. Un prêtre qui préfère s’annoncer lui-même plutôt que d’annoncer le Christ ne répond pas à sa profonde vocation ; et cela est vrai pour tout baptisé.
Alors nous devons prier pour avoir des prêtres, mais surtout des saints prêtres. Le pasteur donne sa vie pour son troupeau, il donne sa vie pour ses brebis, avec joie et force à certains moments, avec difficulté à d’autres. Il ne revient ni aux prêtres, ni au Peuple de Dieu de mesurer la sainteté de ses membres, seul Dieu est juge. En revanche, nous devons tous, les uns et les autres, les uns avec les autres, tout faire pour qu’il existe un mouvement d’amour et de don de soi, car c’est bien la voie principale et le mode de présence du Christ Ressuscité dans notre Eglise, pour le bien et la joie de toutes et tous.
Père Sébastien Naudin
Prier pour les vocations sacerdotales