Nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Il y a 50 ans, des évêques du monde entier se sont réunis à Rome pour un long travail afin de comprendre à nouveau, au regard des changements du monde, le trésor de la foi que l’Eglise a reçue du Christ, une Eglise que rien ne pourra détruire, selon la promesse de Jésus à l’apôtre Pierre.
Précisément, l’éternité de l’Eglise touche au caractère éternel de la vie des hommes et de leur espérance. Celle-ci est au centre de l’Evangile de ce dimanche : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » La question de l’homme venu voir Jésus est la question d’un juif pratiquant soucieux de son avenir. Il exprime le sentiment de la multitude des hommes qui se sentent faits pour vivre et non pour mourir. Le Concile Vatican II nous le rappelle : « il existe en l’homme un germe d’éternité » (GS 18 229). « L’homme se sent illimité dans ses désirs et appelé à une vie supérieure (GS 10 220) ».
Dans le passage de l’Evangile de ce jour, à la question de l’homme, la réponse du Christ est claire. Celle-ci s’adresse à un juif, mais également à toute l’humanité. Pour obtenir cette vie, il s’agit tout d’abord d’accomplir les commandements de Dieu. Cependant, Jésus apporte un complément à sa réponse. A l’homme qui lui assure avoir tout accompli, il lui dit : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens et suis moi. »
Autrement dit, pour entrer dans la vie éternelle, il faut d’une part accomplir les conseils que Dieu donne, les commandements, mais également suivre Jésus en étant décidé à partager ce qu’on possède, et surtout, à partager son amitié. Ainsi, on peut en déduire que la vie éternelle n’est pas simplement pour le futur. Elle a d’une certaine manière déjà commencé pour celui qui suit et accueille la présence du Seigneur ressuscité.
Le Concile précise que l’état religieux, c’est à dire la vie religieuse des moines par exemple, atteste et manifeste plus parfaitement l’existence de cette vie nouvelle et éternelle acquise par le Christ (LG 44 89). Néanmoins, l’appel de Jésus à tout donner et à le suivre rejoint certes cet idéal du religieux, mais tout disciple est invité à l’exprimer dans sa vie d’une manière ou d’une autre au coeur même du monde et du quotidien. Ainsi, rien n’est plus urgent maintenant que de témoigner de cette bonne nouvelle : l’humanité est créée pour la vie éternelle et les choix de vie des chrétiens doivent en être les signes le plus lumineux.
Père Emmanuel Végnant
Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?