Un peu d’histoire
La plus ancienne trace écrite que l’on ait pu trouver concernant l’église Saint Germain-l’Auxerrois date des environs de l’An Mille. C’est à cette époque que la dynastie carolingienne s’éteint et que Hugues Capet, fondateur lui aussi d’une grande dynastie (Capétiens) monte sur le trône de France.
Il est évident que le bâtiment d’alors n’a certainement que très peu de rapport avec l’édifice d’aujourd’hui. Tout au plus devait-il s’agir d’une modeste chapelle de bois. La paroisse recense alors un millier de communiants, en sachant qu’à cette époque tout le monde était chrétien et communiait au moins une fois à Pâques.
Jusqu’au XVIII ème siècle, Fontenay-sous-Bois a un territoire beaucoup plus étendu qu’actuellement. La ville comprend en effet une partie du bois de Vincennes de Nogent, de Saint-Maur et même de Neuilly. Le village est principalement composé de paysans et notamment de vignerons.
L’église a bien souvent bénéficié de la bienveillance des souverains en raison de la proximité du château de Vincennes résidence royale. Elle se situe au cœur du village primitif de manière, elle joue un rôle fondamental auprès des habitants.
Ce que l’on peut voir de l’extérieur…
La base du clocher date du XIIIème siècle, le reste de l’édifice fut rebâti au cours du XVIème. La façade date de 1752, elle a remplacé l’ancienne façade gothique qui comprenait un narthex, sorte devestibule ouvert sur 1’extérieur. Elle est divisée en trois parties, le chiffre 3 se retrouve fréquemment dans l’architecture religieuse comme symbole de la Trinité.
La partie centrale, la plus grande, est surmontée au 1er étage d’une niche contenant la statue de Saint-Germain. Sur un troisième niveau apparait un fronton triangulaire avec en son centre un écusson. Avant la Révolution de 1789, on y voyait les armoiries royales, gravées en l’honneur de Louis XV, qui contribua largement à sa reconstruction.
C’est sur le parvis que se retrouvaient les villageois pour discuter après la messe. On se plaignait déjà des impôts à payer, on procédait à l’élection de représentants et on effectuait le tirage au sort de la milice (créée en 1688, elle est l’ancêtre du service national).
Promenade dans l’église
L’église symbole de la Foi
Comme la majorité des églises, Saint-Germain est orientée Est-Ouest et dessine une croix latine. Dans une église la dimension verticale représente la relation à Dieu.
l.’orientation correspond à une symbolique bien précise. En effet, le bâtiment est tourné vers le levant, l’Éden de la Bible.
Au point de départ : le baptême
ll faut commencer la visite de l’église par les fonts baptismaux qui datent de 1765, ainsi que la grille qui les ferment. Au pied sont figurés les quatre évangélistes avec leur symbole respectif: l’aigle de Saint-Jean, l’homme pour Saint-Matthieu, le lion de Saint-Marc et le taureau de Saint-Luc. Le tout est couronné par un globe dominé d’une croix, représentation de la Foi triomphante sur le monde. Le tabernacle en bois doré date de 1750. Il pourrait être celui du chœur avant la Révolution. Un vitrail contemporain, offert par le père Personne, domine l’ensemble.
Les fonts baptismaux marquent le point de départ de la vie du chrétien, c’est le lieu du baptême. Dans certains endroits, ils se trouvent dans un baptistère séparé de l’église même.
Rendez-vous côté sud
Le bas-côté sud, le long de la rue de Neuilly, a conservé l’aspect qu’il avait au XVI°' »“ siècle. A droite en entrant, on peut voir une plaque de marbre rappelant le leg très généreux d’un trésorier de marine. Il est surtout intéressant de noter que le mot « Roy » a été buriné à la Révolution.
Le premier confessionnal date du XVIIème siècle. Après une statue de Saint-Antoine et une autre de Sainte-Thérèse, on trouve un vitrail commémorant la victoire de 1918 et qui constitue un véritable panthéon de l’imagerie historique avec la présence de Charlemagne, de Sainte-Geneviève, Saint-Louis et Jeanne d’Arc.
La base du clocher est reconnaissable à ses proportions plus massives. Les cloches jouaient autrefois un rôle très important; elles rythmaient la vie des villageois, annonçaient les événements heureux ou bien malheureux.
Le baptême d’une nouvelle cloche donnait lieu à de grandes réjouissances: le 1er baptême dont on ait un écrit remonte à François 1er. Il y avait alors 5 cloches, elles furent refondues en 1551 en 4 cloches. La plus grosse, baptisée Marie se brisera en 1777, une nouvelle fut fondue en 1778 et prit le nom d’Antoinette en hommage à la Reine. Cette cloche sonne toujours à l’heure actuelle.
Sí l’on se place bans la nef
VERS L’OUEST :
Le buffet d’orgue date du XIXème siècle et le tableau qui le surplombe représente « Daniel dans la fosse aux lions ». Il date de 1850 et fut offert par une paroisse parisienne.
Sur ces deux piliers les chapiteaux sont sculptés; sur le pilier nord un démon est entouré de deux monstres représentant le mal et lui faisant face une représentation du clergé.
Une série de vitraux relatifs ã la vie de Saint- Germain surplombe la nef.
AU NORD
– Saint-Germain invoquant la Vierge pour apaiser une tempête au cours de la traversée de la Manche, lors de la croisade contre les Pélagiens.
– Saint-Germain consacrant Sainte-Geneviève à Dieu.
– Saint-Germain consacrant un évêque.
AU SUD
– Saint-Germain réprimandé par Saint Amathor, son prédécesseur au siège épiscopal d’Auxerre.
– Saint-Germain mourant à Ravenne.
Ces vitraux datent tous du XIX° »“’ siècle.
VERS L’EST
La nef centrale conduit au chœur où se trouve l’autel.
Trois vitraux dominent le chœur, ils représentent des symboles que l’on retrouvent dans la quasi totalité des églises: la Foi, l’Espérance et la Charité.
Des petits vitraux les dominent et représentent :
– à gauche, l’éducation de Jésus,
– au sommet, la Trinité,
– à droite, l’Annonciation.
A la fin du XIXème siècle a été placé le retable composé de 7 panneaux. Ils représentent en partant de la gauche : la présentation de Jésus au Temple, la Visitation, Saint-Germain-d’Auxerre, le Christ en croix, Saint-Vincent, Saint-Germain bénissant Sainte-Geneviève, Saint-Germain recevant la tonsure de force. La plupart de ces tableaux sont de l’école française du XVIIIème siècle.
A droite dans le chœur, une plaque de marbre noir rappelle que sont enterrés ici Pierre Antoine de Laval, curé au XVIIIème siècle et Jeanne Claude de Laval, sa sœur.
L’autel n’est pas d’origine, celui-ci ayant été détruit à la Révolution. L’église ne reprendra d’ailleurs sa destination première qu’au 51 mai 1795.
La chapelle se situant au sud du chœur est l’ancienne chapelle du Comte d’Autray, maître de camp de la marine du Levant au XVIIIème et propriétaire du château Saint-Germain.
Ne subsistent dans l’église que trois chapelles. Avant le XVIIIème on en dénombrait cinq.
Enfin, si l’on se dirige vers le BAS-CÔTÉ NORD :
A gauche du chœur se situe la chapelle de la Vierge; c’était autrefois la chapelle du seigneur de Fontenay : Jacques Maquer. Ce fut d’ailleurs le seul véritable seigneur de Fontenay et ce dès 1768, date à laquelle il réussit à racheter diverses seigneuries qui morcelaient jusqu’alors le village. Il ne profita pas longtemps de son acquisition car il devait mourir en 1779 et fut enterré à Saint-Sulpice. Sa femme meurt en 1780 et est enterrée dans le caveau seigneurial sous la chapelle, que l’on peut voir suite à des travaux récents.
L’ensemble des ossements qui y furent retrouvés proviennent du cimetière qui entourait l’église. (voir plan)
La chapelle Saint-Germain se situe dans la 6ème travée du bas côté sud. Le saint patron est entouré par une statue de Saint-Joseph et par une statue de Jeanne d’Arc. Les voûtes de cette chapelle datent du 16ème et sont de style renaissance avec les clefs de voûtes pendantes.
L’autel du souvenir dans sa chapelle est consacré aux morts des différents conflits ainsi que le vitrail qui le surplombe qui est dédié aux morts du premier conflit mondial.
Histoire de Saint Germain