En cette année de la foi et du synode sur la nouvelle évangélisation, comment ne pas être frappé par la lecture des actes des apôtres que nous lisons ce dimanche. « A leur arrivée, nous raconte saint Luc,ayant réuni les membres de l’Eglise, Paul et Barnabé leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi. » (Ac 14).
Tout d’abord, « ouvrir la porte de la foi » c’est selon les Actes ouvrir les portes de l’Eglise à ceux qui ne sont pas ou plus en contact avec le Christ. C’est d’autre part, comme les apôtres revenant de leur mission, raconter aux autres ce que Dieu a fait avec nous, mais également pour nous.
Ainsi, parler de sa foi ce n’est pas d’abord faire un discours théorique, mais oser dire ce que Dieu a fait avec nous et pour nous. N’est-ce pas précisément ce que nous lisons chaque dimanche dans les lectures tirées de la Parole de Dieu ? Des récits de ce que Dieu a fait pour son peuple ou ce que le Christ a accompli pour un pauvre ou un malade rencontré sur le bord du chemin. Les scribes, les évangélistes ou les apôtres ont bien compris ce phénomène. La foi naît de l’écoute d’un récit vivant d’une rencontre, celle du Christ avec l’homme.
Témoigner, entre dans ce qu’on appelle la nouvelle évangélisation. Ce dernier terme fait peur à de nombreux chrétiens. En réalité, comme le rappelait au dernier synode Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans, « la nouvelle évangélisation n’est pas un désaveu du passé, ni un repli identitaire, ni une reconquête« . Il s’agit plutôt « de passer d’un christianisme de tradition à un christianisme d’adhésion personnelle à Jésus-Christ et d’engagement missionnaire » comme le rappelait, pour sa part, Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon.
Comment faire alors pour ouvrir la porte de la foi dans le contexte actuel de nos modes de vie urbains? Autrement dit, comment éveiller la foi chez nos enfants, les jeunes adultes et les moins jeunes ? Il faudra certainement faire des choix préférentiels qui nous coûteront. C’est le prix à payer pour que notre société ne devienne pas un champ de bataille où chacun tire la couverture à soi. L’évangélisation n’est pas qu’une transmission d’un savoir, mais le partage d’un « récit », c’est-à-dire d’une expérience vivante et personnelle avec le Christ et avec les autres. Ayons le courage de permettre à tous de rencontrer le Christ, de réserver du temps aujourd’hui à cet essentiel pour que demain nous puissions vivre en paix les uns avec les autres !
Père Emmanuel Végnant
La porte de la foi