Le temps de l’Avent se termine aujourd’hui. Ces quatre semaines nous ont donné l’occasion de revenir au Seigneur en réajustant nos vies aux exigences de l’Evangile. L’Avent a été marqué par les exhortations de Jean le Baptiste. Elles nous auront aidé à vivre le décentrement salutaire de nous-même pour accueillir, comme Joseph, le projet d’un Autre, le projet de Dieu. Un projet certes déstabilisant par moment, mais nécessaire pour la vie de chacun, pour la vie du monde.
Dans l’Evangile de ce dimanche, nous retrouvons Joseph et Marie quelques mois avant la naissance de Jésus. La grossesse inattendue de Marie déstabilise ce nouveau couple encore au début de son histoire d’amour. Pourtant, la grossesse n’est pas si inattendue. Marie avait été déjà prévenue quelques mois auparavant par l’Ange Gabriel. Joseph, lui, semble moins préparé à cette situation. Troublé, il décide de répudier sa femme en secret, mais durant la nuit, l’ange l’invite à ne pas craindre de prendre Marie sous son toit. En effet, « l’enfant qui est engendré en elle, vient de l’Esprit saint »…
Dans cette histoire, Joseph dont le cœur était habité par ces mots : « mes entrailles ont frémi pour ma bien aimé », pourrait se sentir trahi deux fois ! Lui qui imaginait construire un foyer, le bonheur de sa vie, se voit au premier abord dépassé, dépossédé. Si Joseph était prêt à renoncer à Marie, « à la répudier en secret », il est maintenant prêt à renoncer à la paternité de cet enfant !
Cette situation n’est pas sans nous troubler, mais c’est oublier l’honneur qui est fait à Joseph. Dieu lui confie son plus précieux trésor : non seulement la mère de son Fils, mais l’éducation de ce Fils éternel. Autrement dit, quand Dieu semble nous retirer, nous voler, il comble au-delà de nos désirs et de nos projets. Dieu ne veut rien nous voler, il nous donne tout !
Ainsi, comme joseph, il s’agit d’apprendre à être juste, à s’ajuster au projet de Dieu, à ouvrir notre cœur à plus beau, plus grand que nous-mêmes, sans quoi l’œuvre de Dieu ne pourra s’accomplir, et quelle œuvre! Saint Augustin en résume pour nous l’enjeu : « Tu serais mort pour l’éternité si ton Dieu n’était né dans le temps » !
Très bonne fête de Noël à tous
Père Emmanuel Végnant
Joseph, le juste