En ce jour des Rameaux, nos églises sont pleines : nous venons y chercher le buis que nous conserverons chez nous. Mais qu’est-ce que cela représente ? Est-ce une simple tradition ? Que comprenons-nous du paradoxe de ces Évangiles écoutés aujourd’hui ?
D’une part, l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem où de grandes foules se réjouissent : le voilà enfin, le Sauveur tant attendu ! D’autre part, le récit du Seigneur rejeté, souffrant et mis à mort. Comment un jour de victoire peut-il être en même temps un jour de joie et de souffrance ?
Il nous faut comprendre que ce qui apparaît comme la défaite du Christ est en réalité sa victoire, la victoire de l’amour éternel ; que la source de notre tristesse, c’est notre péché, qui est la cause de la souffrance du Christ ; que la source de notre joie, c’est l’amour du Christ, la raison même pour laquelle Jésus était prêt à souffrir.
Cette Semaine Sainte, en nous permettant d’aller au cœur de notre foi, va nous offrir la grâce et le temps de laisser se déployer en nous-mêmes le mystère de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Seigneur Jésus:
• Jeudi, nous serons invités à faire mémoire de la première Cène, puis, dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie.
• Vendredi, nous suivrons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois d’où a jailli la vie.
• Samedi, nous serons avec lui au tombeau, dans le silence et le questionnement, pour pouvoir accueillir la lumière de la Résurrection.
En mourant pour tous les hommes, le Christ Jésus a inauguré un monde nouveau. Pour le suivre, il ne tient qu’à nous, là où nous sommes, de « faire le petit peu qui dépend de nous » selon l’expression de Sainte Thérèse.
Saurons-nous pleurer sur nos péchés et nos reniements comme Pierre ?
Serons-nous capables de nous ouvrir à la conversion, en nous faisant serviteurs les uns des autres ?
Ou alors, comme Pilate, nous laverons-nous les mains devant les situations de détresse et de misère que nous côtoyons dans ce monde ?
Contemplant le Christ en Croix et laissant son regard d’amour se poser sur nous, l’Esprit Saint fera-t-il jaillir de nos cœurs le cri du centurion :
« Vraiment cet homme est le Fils de Dieu. »
François Demaison, diacre permanent
Qui est cet homme ?