DUBITATIF
Dubitatif, c’est la réaction de l’apôtre Thomas dans l’Evangile de ce deuxième dimanche de Pâques. Certes, il n’était pas là lors de la première apparition de Jésus ressuscité. L’enthousiasme et la joie de ses compagnons n’ont pas su le convaincre. Thomas veut des preuves, des signes concrets !
Thomas dont le nom signifie jumeau, nous renvoie l’image de nous-même. Souvent incrédule à en croire les sondages sur le sujet de la résurrection. Nous avons bien du mal à croire cet article du Credo : « il ressuscita le troisième jour » ou « je crois en la résurrection des morts ». Sous cet aspect nous sommes bien les jumeaux de Thomas !
Mais ne nous trompons pas, l’enjeu de cette adhésion de foi dépasse la simple croyance en une victoire de Jésus sur la mort biologique. Les paroles du Christ dévoilent le cœur du mystère de sa mort et de sa résurrection : la miséricorde de Dieu.
Précisément, loin de mépriser le souhait de Thomas l’incrédule, le dubitatif, Jésus va répondre à sa demande. Le Christ apparait de nouveau aux apôtres quelques jours plus tard : « la paix soit avec vous ! » sont ses premiers mots. Cette parole sonne comme une annonce, une adresse à Thomas. Croire au ressuscité c’est recevoir de lui la paix. Non pas la paix que donne le monde, mais une paix profonde, fruit d’un amour immense de Dieu qui pardonne et se réconcilie l’humanité blessée, séparée et divisée.
En touchant les plaies que lui présente Jésus, Thomas voit, croit et comprend : « mon Seigneur et mon Dieu ! ». Il ne croit pas simplement à la réalité de la résurrection de son maître revenu du monde des morts. Thomas croit à l’amour et au pardon dont il est dorénavant le bénéficiaire. Thomas comprend que « plus rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ », ni la mort, ni le péché.
C’est justement ce que nous avons célébré durant ce Triduum Pascal : Nous étions pécheurs et « dans sa grande miséricorde, nous dit l’apôtre Pierre, (Dieu) nous a fait renaitre grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l’héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement » (1 P 1, 3). Ne soyons plus dubitatif, croyons au pardon qui fait renaitre et vivre pour l’éternité !
Père Emmanuel Végnant
DUBITATIF