« Vis de manière à ce qu’on t’interroge ». Certains d’entre nous connaissent cette parole de Maurice Zundel, mort en 1975 à Ouchy (Lausanne). Par cette petite phrase, ce prêtre et théologien catholique suisse, commente admirablement le passage de saint Pierre que nous entendons ce dimanche: « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 P 3, 14).
Ici l’apôtre Pierre semble conseiller, en effet, de ne pas parler en premier, mais surtout d’être prêt à répondre aux questions de notre entourage. Les questions ne manqueront pas de pleuvoir si notre manière de vivre interroge. Si notre vie est un témoignage d’espérance, alors ceux qui nous voient vivre se demanderont d’où vient cette espérance extraordinaire.
Les quarante-six jeunes 6ème qui professent aujourd’hui leur foi devraient ouvrir leurs oreilles à cette parole. Vivre ce qu’ils proclament devant tous suscitera forcément des interrogations dans leur entourage. Ce que ces jeunes ont reçu de l’Église est unique, un signe immense dans la grisaille ambiante. En se laissant saisir par Jésus, ils pourraient bien, comme d’autres avant eux, être les saints et les saintes d’aujourd’hui et de demain. Qui sait ? Nous prions à cette intention.
Nous prions également pour que les adultes aient la conviction profonde « que l’annonce de l’Évangile, comme le dit le Pape François, demeure la première des charités » (E.G. n° 199). Autrement dit, la preuve de notre véritable amour pour les autres, une preuve qui embrasse concrètement à la fois une vie de prière fervente, l’action sociale et l’annonce explicite de l’Évangile. Bref, ce qui peut interroger nos contemporains… Alors « vis de manière à ce qu’on t’interroge » !
Père Emmanuel Végnant
« Vis de manière à ce qu’on t’interroge »