Dimanche dernier nous avons célébré l’Epiphanie, c’est-à-dire la manifestation de Jésus comme Messie. Nous y avons vu des rois venus de l’étranger, des hommes en quête de vérité qui ont vu se lever une étoile, des « chercheurs de Dieu ». Ils comprennent que le royaume du roi qu’ils sont venus adorer est d’une nature différente du leur. Leurs cœurs et leurs vies en sont transformés ; « ils regagnent leur pays par un autre chemin. »
Ce dimanche nous célébrons le Baptême du Seigneur. Lui, le Fils de Dieu, n’a pas besoin du baptême de conversion pratiqué par Jean Baptiste en vue de la rémission des péchés. Mais il est homme et solidaire de ses frères pécheurs. C’est quand il est plongé dans cette eau où est en quelque sorte immergé le péché du monde qu’Il est déclaré Fils : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Ce témoignage que le Père et l’Esprit rendent au Fils, frère des hommes, font de ce Baptême une histoire d’amour filial et fraternel. Elle est proposée à l’humanité tout entière ; il nous suffit d’accepter que l’amour de Dieu nous habite. La Passion du Seigneur et sa Résurrection viendront dans quelques semaines témoigner de la réalité de Son offrande. Le sang viendra s’ajouter à l’eau et l’Esprit comme fondements du baptême chrétien. Être baptisé, c’est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ. Avec le Christ nous traversons la mort et nous participons à sa vie de ressuscité. Configurés au Christ, nous devenons fils d’un même Père et frères de Jésus-Christ, par l’Esprit Saint.
Dans notre société, frappée par l’oubli de Dieu, de moins en moins d’enfants sont baptisés mais de plus en plus d’adultes, tels les mages de l’Epiphanie, voient un jour se lever une étoile dans leur nuit. Mais pour aller jusqu’à l’Enfant, les mages ont eu besoin des Ecritures auxquelles Hérode s’est référé (sans bouger lui-même pour autant !). L’initiation chrétienne assurée par leurs accompagnateurs y répond. Cette rencontre avec la Parole de Dieu bouscule leur vie, lui donnant une orientation nouvelle.
Comme nous y invite le Pape François dans la Joie de l’Evangile (N° 3), « chaque chrétien est invité, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ».
François Demaison, diacre permanent
De l’Epiphanie au Baptême