Dans les lectures bibliques de ce dimanche, nous trouvons plusieurs fois le mot « sauvés ». Comme nous dit l’Évangile de ce dimanche « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » et « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». « Être sauvés » et « Amour de Dieu » sont donc intimement liés… à condition d’y croire.
Or, c’est facile de croire en ce Dieu qui aime le monde quand tout va bien dans notre vie. Mais le jour où nous rencontrons la souffrance, la maladie, la perte d’un être cher, lorsque nous avons le sentiment d’être dans une situation d’échec, c’est bien plus difficile. Comment garder confiance en cet amour, ne pas nous laisser gagner par le doute, lorsque les événements ne se déroulent pas comme nous l’aurions souhaité ?
L’exemple nous est donné par le Fils unique que Dieu nous a donné. Beaucoup des disciples contemporains de Jésus n’ont pas compris que le Messie soit crucifié et ne se sauve pas Lui-même, « scandale pour les hommes » (1 Co 1, 22-25). Et pourtant sans crucifixion, il n’y aurait pas eu de résurrection. Avec plus de 2000 ans de recul, nous pouvons témoigner que ce don a produit beaucoup plus de fruits – dont nous faisons partie – que ses contemporains n’auraient pu l’imaginer. Il n’est pas très difficile de dire le Crédo : il suffit que notre cerveau en donne l’ordre aux muscles de notre bouche. Par contre, il est beaucoup moins facile de commander notre cœur. L’Évangile de ce dimanche nous invite à nous laisser habiter par cet amour, plus grand que nos fautes, au plus profond de nous-mêmes, de ne pas cesser d’y croire, même lorsque nous sommes dans la peine, afin de le laisser nous sauver.
Il y a plus que cela : si nous sommes à l’image de Dieu qui aime ce monde et qui aime les hommes, nous ne pouvons rester indifférents à nos frères ou alors nous serions dans la nuit dont parle Jésus, la nuit de l’indifférence, la nuit du « chacun pour soi ».
Comme le disait Madeleine Delbrêl « Personne, sauf Jésus-Christ, n’a demandé à notre cœur d’aimer chacun de tous les hommes, de l’aimer jusqu’au bout et de l’aimer en toute chose. Quand un homme a été aimé de cet amour-là, il en garde le souvenir. Et ce souvenir devient à son tour un pressentiment de l’amour même de Dieu ». Forts de cet amour, comme nous y invite la démarche synodale, nous sommes donc appelés, « avec Lui, à prendre soin les uns des autres et à partager à tous la joie de l’Évangile ». Alors, là, nous serons dans la lumière !
Bonne continuation de Carême, bon cheminement vers la lumière et bonne semaine !
Bien fraternellement,
Jacques Fertil (diacre permanent).
Sauvés par l’Amour