L’Évangile de ce dimanche nous brosse une « tranche » de la vie quotidienne de Jésus avec ses disciples, un quotidien pressé d’homme public, un quotidien qui sollicite Jésus et dans lequel Il se révèle. C’est une séquence où la foi se propage, entre Jésus, Jaïre, la femme qui avait des pertes de sang, et les témoins de ces rencontres. Jésus s’adresse aux gens, les instruit mais se laisse aussi toucher par eux en retour. Sa parole est l’ouverture d’un dialogue, l’esquisse d’un chemin de vérité.
Ne crains pas, crois seulement. Rude leçon pour nous, à qui il peut arriver de croire que notre mal-être permanent, nos tendances affectives, nos fantasmes, notre état, sont un fardeau qui nous empêche de vivre pleinement, constituant une barrière entre nous et Dieu, entre nous et les autres. Mais pour Jésus, nul n’est impur, nul n’est indigne, nul n’est exclu à cause de son état. A tous est proposée la paix de Dieu, à tous ceux qui ont foi en Lui, en la force de liberté qu’Il répand. Si la foi nous anime, elle éclaire à neuf nos vies, parfois si ternes, ou même si noires, les métamorphosant, sans en nier la réalité. La vie peut se célébrer alors dans le plus quotidien, le plus simple. Un simple regard exprime la merveille à laquelle nous avons part à travers ces simples gestes, ces simples moments … Alors nous découvrirons avec l’auteur du livre de la Sagesse que ce qui naît dans le monde est bienfaisant.
Mais quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? Cette interrogation du Pape François est au cœur de Laudato si’ , son encyclique attendue sur la sauvegarde de la maison commune. Cette question ne concerne pas seulement l’environnement de manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière fragmentaire, et ceci conduit à s’interroger sur le sens de l’existence et de ses valeurs à la base de la vie sociale : Pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? Si cette question de fond n’est pas prise en compte, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs. Un regard d’espérance ponctue toute l’encyclique et envoie à tous un message clair et plein d’espérance :
L’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune (13) ; l’être humain est encore capable d’intervenir positivement (58) ; tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer (205).
Vous l’aurez compris, je vous propose là une lecture pour votre été. Alors bonnes vacances et bonne lecture !
François Demaison, diacre permanent
L’encyclique est disponible dans vos paroisses (4.50€)
Vivre pleinement le quotidien des jours