Les violences et les forces de mort auxquelles notre pays est confronté ne doivent pas nous faire envisager l’avenir comme une source d’angoisse. Il nous faut nous ressaisir, relever la tête et retrouver le cap. Le temps de l’Avent qui commence en ce dimanche est bien fait pour cela. Si nous savons être attentifs aux textes qui nous seront proposés d’une semaine à l’autre, si nous sommes prêts à accueillir Dieu, Il nous rendra nous-mêmes plus accueillants …
Les textes de ce dimanche sont bien ceux d’un temps de crise. Il nous invitent à conjuguer passé, présent et avenir. Ils sont une parole d’espérance : un monde s’en va, un autre vient. Trois paroles fortes aujourd’hui : justice, amour et vérité. Elles nous permettent de concilier vigilance et confiance.
Lundi s’ouvre à Paris la COP21, conférence à l’échelle planétaire qui réunira près de 150 chefs d’Etat et de gouvernements, dont l’objectif est de parvenir à un accord international sur le climat, applicable à tous. Projet ambitieux mais vital pour notre “maison commune”, comme le Pape François aime à nommer notre planète. Dans son encyclique “Laudato Si’”, il souligne que “nous ne parlons pas d’une attitude optionnelle mais d’une question fondamentale de justice puisque la terre que nous recevons appartient aussi à ceux qui viendront” (§159). Cette exigence de plus de justice est centrale dès le début et dans tout le document, en pensant aux « exclus » qui sont « la majeure partie de la planète » (§49). « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (§49).
Dimanche dernier, à Notre-Dame de Paris, le Cardinal André Vingt-Trois présidait avec les évêques d’Ile-de-France une messe dans la perspective de la COP21. Il rappelait notamment dans son homélie que : “Il n’y a pas d’écologie partielle. L’écologie est un projet de vie global qui doit toucher tous les secteurs de l’existence humaine en vue d’atteindre une meilleure vie pour le plus grand nombre. L’écologie n’est pas un luxe décoratif réservé aux sociétés développées, c’est une question de vie et de mort pour laquelle nous sommes appelés à réviser nos manières de vivre. On ne peut pas vouloir une écologie globale, universelle et juste en continuant d’exploiter les ressources naturelles du monde pour le profit d’une proportion très faible de l’humanité”.
Le Pape emploie le terme d’écologie intégrale qui “implique de consacrer un peu de temps à retrouver l’harmonie sereine avec la Création, à réfléchir sur notre style de vie et sur nos idéaux, à contempler le Créateur, qui vit parmi nous et dans ce qui nous entoure” (§225). Alors, “que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance” (§244) !
François Demaison, diacre permanent
Accueillir Dieu d’une façon renouvelée