Ce dimanche, les textes vont nous amener à revenir sur le baptême de Jésus. Un chrétien averti sait que ce baptême reçu au Jourdain, combien même il est l’occasion pour Dieu de le désigner pour son Fils en qui il a mis toute sa complaisance, n’est pas le baptême chrétien. En effet Jésus, par la suite et à plusieurs reprises, révèle que son baptême aura lieu sur la croix, dans le tombeau, et en dehors du tombeau dans l’élan de la résurrection. Le baptême du Jourdain est l’annonce d’un autre baptême qui relie l’humanité mortelle du Christ au grand passage de la Pâque, de la libération du mal et de la mort à l’émancipation de la vie éternelle. Cette réalité pour Jésus est encore à venir et elle ne sera accomplie que dans le mystère du sacrifice de la croix.
Je gage que la plupart d’entre nous avons été baptisés chrétiennement. Au travers de la forme du baptême du Jourdain, fait d’eau, c’est en réalité le baptême de la croix que Jésus nous confère, pour nous associer à sa résurrection. Bien que ce soit une réalité présente pour nous, nous découvrirons le sens plénier de ce baptême, quand à notre tour nous nous joindrons au Seigneur dans notre propre mort. Aussi ne parlons pas de notre baptême comme d’une réalité passée, que nous pouvons repérer sur un registre de baptême ou sur une photographie, mais comme d’une réalité présente qui oriente et inspire notre existence. Quand nos parents nous ont donné la vie, ils nous ont aussi donné la mort attachée à notre condition humaine. Avec Jésus, ce don devient le moment de notre nouvelle naissance. Dès aujourd’hui nous pouvons vivre avec l’Esprit Saint dans ce mystère de mort et de résurrection. Demain, quand l’heure viendra de rendre notre souffle à notre Créateur, nous renaîtrons à la vie nouvelle.
Nous devons alors comprendre que nous ne sommes plus des morts en sursis, mais des vivants en train de renaître. Cela change totalement notre vision de l’existence, d’autant plus que la mort, qui nous est toujours personnelle, s’ouvre alors sur une résurrection qu’avec Jésus nous recevrons en commun. Cela doit nous inspirer une joie de vivre que rien ne pourra nous ravir. Que nos assemblées, très humaines, découvrent qu’elles sont aussi le rassemblement de ressuscités en puissance.
P. Antoine DEVIENNE
Le baptême de Jésus, notre baptême