« M’aimes-tu ? », « Suis-moi. » …

Au bord du lac de Tibériade, Simon-Pierre et six des Apôtres partent à la pêche. Depuis la mort et la résurrection de Jésus-Christ, calfeutrés par crainte des Juifs au Cénacle, ils ont vu ensemble deux fois Jésus le Ressuscité ; ils sont revenus chez eux, découragés, ont repris leur métier de pêcheur, comme si toute leur aventure avec le Christ s’arrêtait-là à Tibériade, là où tout avait commencé !

Et ce jour-là se revit une des premières scènes de l’Évangile, la première pêche miraculeuse (Lc 5, 1-11). Comme pour mieux enraciner l’Église primitive en Galilée, là où Dieu avait choisi de se faire homme, là où tout avait commencé ! Scène de l’appel des premiers disciples, et déjà de la distinction de Simon-Pierre : « Seigneur éloigne-toi de moi, car je suis un homme pêcheur. » et de la réponse de Jésus : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

Alors que la pêche de toute la nuit avait été infructueuse – à l’image de leur découragement, Jésus les attend sur le bord du lac et sur son ordre ils jettent leur filet qui se remplit de 153 gros poissons… Jean reconnait alors le Seigneur et Pierre, toujours impétueux et prenant tout juste le temps de passer un vêtement, se jette à l’eau pour rejoindre le Christ.

Après avoir partagé le pain et les poissons qu’il avait cuits pour eux sur le feu, Jésus va par trois fois – revenant ainsi, pour lui pardonner, sur le triple reniement de Pierre le soir de la Passion, interroger Simon-Pierre : « M’aimes-tu ? », Pierre répondant par trois fois, peiné par le rappel de son pêché : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Alors par trois fois, Jésus va l’instituer berger et pasteur de ses brebis : « Sois le pasteur de mes brebis. » Puis, reprenant la même invitation qu’il a si souvent faite aux uns et aux autres, conclue par un « Suis-moi. » que l’on ressent sans équivoque et sans échappatoire possible, mais surtout plein d’amour et de miséricorde pour Simon-Pierre, pêcheur pardonné, premier responsable de l’Église primitive.

Épilogue de l’Évangile de Jean, naissance de l’Église primitive qui vivra sans Jésus-Homme parmi eux, mais avec le Fils de Dieu ressuscité vivant au milieu d’eux, dont l’histoire nous est contée par Luc dans les Actes des Apôtres, dont l’histoire est la nôtre aujourd’hui…

« M’aimes-tu ? », « Suis-moi. » …

Nous aussi, pêcheurs pardonnés, que répondons-nous ?

François Fayol, +d