« Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! »

Les textes de ce dimanche nous invitent à nous secouer de notre torpeur.

Le prophète Amos a des paroles très dures contre l’insouciance insensée d’une bande de vautrés, dénonçant les responsables aveuglés par leurs richesses et leurs privilèges. Enfermés dans leurs lieux sécurisés, ils sont devenus incapables de voir que la situation de leur pays se dégrade. Cela se passait entre 780 et 750 avant JC.
L’Évangile de Luc met en scène une parabole bien connue, celle du riche et de Lazare. Elle dépeint une vie bloquée dans une fatalité, celle de la richesse et de la pauvreté, qui enferme les uns et les autres, clouant chacun à sa condition. Le péché du riche n’est pas d’être riche mais de ne pas voir les pauvres qui l’entourent, car son cœur est devenu un désert d’humanité. Leur mort à tous les deux permet au riche une prise de conscience. Son désir de protéger ses proches du même châtiment amène cette réponse d’Abraham : « Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! »

Aujourd’hui, la situation n’a guère changé. Si Amos revenait, il dénoncerait ce que notre oubli de Dieu engendre : un gaspillage insupportable des richesses au profit d’une infime minorité, 1 % des habitants de la planète possédant 48 % du patrimoine mondial. Et comment ne pas penser à tous ces hommes, femmes et enfants qui doivent fuir leur pays en guerre ? Ayant tout perdu, ils se retrouvent dans la plus extrême précarité, à nos portes. Les voyons-nous, les entendons-nous ?

Cet Évangile s’adresse donc bien à chacun de nous. Nous ne sommes bien sûr pas de ceux qui sont très riches, mais nous sommes loin d’être parmi les plus pauvres du monde. Alors, écoutons Moïse et les Prophètes, et surtout les Évangiles. À travers eux, Dieu nous parle. Écoutons-le vraiment, ouvrons nos yeux et notre cœur, et agissons en conséquence. Méditons ces paroles du Pape François à Assise ce mardi 20, lors de la rencontre inter-religieuse pour la paix : « Nous chrétiens, nous sommes appelés à être des “arbres de vie” qui absorbent la pollution de l’indifférence et restituent au monde l’oxygène de l’amour. »