Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? », c’est la question que posent les disciples de Jean le Baptiste dans l’évangile de ce dimanche (Mt 11, 2-11). Jean a des doutes car Jésus ne se comporte pas comme il l’avait envisagé. Dans l’évangile de dimanche dernier, Jean nous présentait le Messie de la façon suivante : «Il a sa pelle à vanner à la main. Il va nettoyer son aire et recueillir son blé. » (Matthieu 3, 12). Or Jésus accueille et n’exerce pas sa fonction messianique en accomplissant des œuvres de justicier ou de guerrier, mais des œuvres de libération et de miséricorde. « Il ne nettoie pas son aire. ». Il se fait proche des gens, du petit peuple et des pauvres, de ceux qui n’arrivent pas à accomplir la Loi dans toute sa rigueur. Il enseigne les foules, guérit les malades, redonne leur dignité aux méprisés. Il ne cherche pas à punir les oppresseurs du peuple, mais il fraternise avec les victimes de la violence des gens au pouvoir, les réconforte et partage leur sort.

Nous aussi, nous pouvons être déconcertés par certaines réponses divines. L’attitude de Jean éclaire également la nôtre, chrétiens d’aujourd’hui. L’épreuve, la souffrance et l’échec ébranlent parfois notre foi. Le doute s’insinue dans nos coeurs et notre espoir devient interrogation.

Comme Jean-Baptiste, il nous faut être des hommes et des femmes qui surmontent les doutes et les échecs, sans être « des roseaux perpétuellement balancés par le vent ».

Dans la 2^ème lecture de ce dimanche, St Jacques nous rappelle que ce n’est pas parce que l’on a semé que l’on obtiendra tout de suite des fruits. Comme le cultivateur, il faut savoir être patient et garder espoir jusqu‘à la récolte. Mais cela ne doit pas être une excuse pour attendre avant de semer ou pour ne pas semer. Bien au contraire ! Il n’est jamais trop tôt pour commencer « avec Lui, à prendre soin les uns des autres et partager à tous la joie de l’Évangile », comme nous y invite Mgr Santier, pour poursuivre l’élan du Synode.

Le temps de l’Avent est une invitation à préciser nos vraies attentes, à redécouvrir les vrais chemins de la justice et de la paix, à renouveler notre espérance et notre foi. C’est aussi une période idéale pour se retrouver et prendre de bonnes résolutions pour la nouvelle année…sans attendre l’année suivante !

Profitez-bien de ce temps de l’Avent…avant les fêtes que je vous souhaite excellentes !