télécharger cette méditation
télécharger le chapelet de la miséricorde
St Faustine
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. » (1P 1,3)
Depuis l’an 2000, le 2ème Dimanche de Pâques qui clôture son octave, est célébré comme Dimanche de la Miséricorde Divine. L’Évangile de ce jour raconte deux rencontres de Jésus Ressuscité
avec les apôtres. La première : le jour même de la Résurrection. La deuxième : huit jours plus tard. À chaque fois, Jésus montre ses plaies, source de l’amour miséricordieux de Dieu.
Dès la première rencontre, le Ressuscité envoie ses disciples en faisant d’eux les « Apôtres de la Miséricorde ».
« De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. (…) Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis. » (Jn 20,21-23)
Cette mission est le chemin de foi. Le cœur de notre foi bat toujours au rythme du Mystère Pascal de Jésus Christ. C’est là que Dieu nous ouvre son cœur et nous donne l’accès à la source de sa Miséricorde. « Du cœur de Jésus, vivant et ressuscité, coule la source par laquelle l’homme pourra épancher sa soif infinie d’aimer et d’être aimé. » (Benoît XVI aux jeunes, le 18 juillet 2011).
L’exemple de l’apôtre Thomas révèle quelque chose de nous-mêmes : le doute est inscrit dans la vie et la mission de chaque croyant. Le nom de Thomas est entré dans le langage populaire, comme exemple du sceptique qui ne croit que ce qu’il voit et touche.
Le nom de l’apôtre est significatif. En grec « Didymos » (Δίδυμος) veut dire « Jumeau ». À ce titre, chacune et chacun de nous peut se considérer comme sœur ou frère jumeau de Thomas. Cela nous permettra de mieux nous retrouver en présence de Jésus ressuscité avec ce que nous sommes aujourd’hui.
Thomas est absent le jour de la résurrection, au moment de la première rencontre de Jésus ressuscité avec les apôtres. Mais il faut attendre la deuxième apparition aux apôtres pour comprendre les raisons de son absence. L’évangéliste Jean nous fait comprendre que cette absence est la conséquence d’un manque de foi à la parole du premier témoin de la résurrection qu’était Marie Madeleine au matin de Pâques. NB. Marie Madeleine s’est laissé toucher par la Miséricorde de Dieu durant sa vie. C’est pourquoi elle est devenue disciple, « apôtre des apôtres », fidèle jusqu’au bout à la suite du Seigneur.Thomas manque de foi et refuse également le témoignage de ses compagnons.
On peut donc estimer que sa faute est double, si on peut parler d’une faute :
- d’abord, il n’a pas fait confiance au premier témoignage transmis par Marie Madeleine sur le Ressuscité ;
- puis, il a manqué la première rencontre avec le Ressuscité au sein de la communauté naissante.
L’apôtre Thomas, notre frère jumeau, nous est proche dans son doute. Qui de nous n’a jamais douté de sa foi, de l’authenticité de l’amour, de sa vocation, d’un choix important dans sa vie, et de tant d’autres choses ? C’est tellement humain. C’est la difficulté de croire à l’humainement impossible ; c’est notre désarroi que Thomas exprime. Ce n’est pas une faute, mais la souffrance lorsque, désemparés, nous peinons dans la nuit du doute.
Douter veut dire se poser des questions. Celui qui ne recule pas devant les questions essentielles, cherchera honnêtement des réponses. « Qui cherche, trouve ! »
Même si cela peut paraître paradoxal, nous avons besoin de douter pour croire. Le doute purifie notre foi. Le doute nous conduit à chercher le Seigneur là où il se laisse trouver : non pas parmi les morts mais parmi les vivants, non pas dans ce qui donne la mort mais dans ce qu’il donne la vie. N’est-ce pas la Miséricorde ?
En exprimant nos doutes nous nous présentons devant Dieu tels que nous sommes : avec nos limites, nos fragilités, nos questions… Il est tellement beau de découvrir que Dieu nous aime tels que nous sommes. Il est tellement vital de découvrir que rien ne peut empêcher Dieu de nous aimer, de nous pardonner, de nous accueillir avec joie inexprimable.
Jésus ne condamne pas Thomas. Il porte plutôt un regard bienveillant et miséricordieux sur celui qui a du mal à croire, sur celui qui doute.
Il est difficile de croire à la Miséricorde de Dieu. Dans certains cas, elle scandalise même des « bons chrétiens » : « Est-ce qu’on peut pardonner à un tel ? » « Pour ceux-là il n’y a pas de miséricorde ! »
À la fin, Jésus nous adresse une béatitude : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Même ceux qui ont vu, ils ont dû croire au-delà de ce qu’ils voyaient. Croire, c’est faire confiance.
« Jésus, j’ai confiance en toi ».
Avec Thomas, notre frère jumeau, rendons grâce au Seigneur de nous avoir choisis, d’avoir posé sur nous son regard de Miséricorde. Rendons grâce pour le don de la foi qui se fonde :
- sur la rencontre avec Jésus Christ mort et ressuscité
- sur le doute qui accompagne notre recherche de la vérité
- sur le témoignage de celles et ceux dont la vie est modelée par l’Évangile.
« Seigneur, je crois ! Viens au secours de mon incroyance ! » (Mc 9,24)
« Croire » et « être Apôtre de la Miséricorde » s’accompagnent du même doute. La même question se pose : Est-ce possible ? L’exemple de Jésus a montré plus d’une fois « le scandale de la miséricorde ». Mais c’est précisément, ce « scandale » transforme notre vie et celle du monde ; il fait ressusciter avec Jésus !
Bien fraternellement
Père Wojtek omi
Chemin de Pâques 2 : Dimanche de la miséricorde