C’est maintenant le temps du combat. Les scrutins célébrés avec les futurs baptisés de Pâques nous le rappellent : le chemin vers le Christ n’est pas droit, simple et lumineux. Il est un affrontement entre les ténèbres et la lumière, celui que nous voyons se jouer à l’intérieur de nous-mêmes comme dans notre monde :
La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas comprise. (Jn 1,5) Autrement dit : les ténèbres sont restées étrangères à la lumière – mais aussi : les ténèbres n’ont pu contenir la lumière, elle est passée outre.
Voilà l’histoire de l’aveugle-né : depuis ses ténèbres, il a commencé à y voir clair, physiquement d’abord en étant guéri de sa cécité, spirituellement ensuite en reconnaissant en Jésus un prophète, puis l’envoyé de Dieu et enfin le Fils de l’homme. Un itinéraire semé d’embûches où il persévèrera malgré tout dans sa quête de la vérité : méfiance ou hostilité, distance prise par le voisinage ou la famille, rejet des autorités religieuses …. Rien ne l’arrêtera jusqu’à ce qu’il puisse enfin retrouver Jésus et proclamer : « Je crois, Seigneur ! »
En réalité, nous précise l’Evangile, c’est Jésus qui le retrouve et lui permet de manifester sa foi. Nous ne captons pas la lumière comme un objet que l’on pourrait saisir. Elle nous échappe toujours. Mais elle manifeste la vérité de ce qui est pour que nous puissions l’accueillir.
Ainsi le Christ avec l’aveugle-né, les catéchumènes et chacun d’entre nous. Le combat spirituel qui est le nôtre ne nous appartient pas : il est l’œuvre mystérieuse du Christ qui illumine nos vies et nous conduit à le reconnaître. La part qui est la nôtre est celle du consentement persévérant à l’œuvre de Dieu. Voilà pourquoi ce temps de purification du Carême est aussi appelé à juste titre : temps de l’illumination.
Illumination