Quand on a un seul talent, on vit la crise d’un talent. On a peur de risquer ce talent. On a peur de s’engager. On a peur de jeter le filet, voire l’unique grain. On est indécis. Voici la crise que le troisième serviteur vivait et traversait. Ce 33ème Dimanche du Temps Ordinaire nous offre le cadre pour méditer sur ce que j’appelle “la crise d’un talent” manifestée dans la vie du troisième serviteur, à travers la parabole des trois serviteurs dont le troisième est traité d’infidèle et de mauvais.
La peur de semer
Il avait un seul talent, contrairement aux autres serviteurs qui en avaient cinq et deux respectivement. Sa peur est si grande qu’il n’ose pas risquer de faire fructifier son talent. Et si mon talent ne produisait rien, se disait-il peut-être. Il a si peur qu’il finit par enterrer son talent pour le remettre plus tard à son maître. Qui ne s’est jamais retrouvé dans la même situation que ce troisième serviteur de la parabole ? Qui n’a jamais eu peur de s’engager dans l’immense projet du mariage ? Qui n’a jamais eu peur de s’engager sur le chemin du mystère du sacerdoce ? Qui n’a jamais eu peur de s’engager dans l’exigence gigantesque de la vie religieuse ? Qui n’a jamais eu peur d’être chrétien ? Telle est la crise d’un talent : la peur de semer l’unique grain. Mails il y a une bonne nouvelle pour tous ceux qui vivent cette crise.
La bonne nouvelle
Le troisième serviteur est condamné non pas parce qu’il avait eu peur ou parce qu’il avait vécu la crise d’un talent, mais plutôt pour avoir cédé à sa peur. Il est traité de serviteur infidèle et mauvais parce que la peur avait fini par prendre le dessus sur l’espérance et la foi. Êtes-vous ce troisième serviteur ? Si oui, la Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à adopter une posture de foi malgré la peur qui nous guette. Que le Seigneur nous aide à travers notre crise d’un talent à semer le grain qu’il nous a confié.
Père John Oyegoke, OMI
« La crise d’un talent », l’édito de la semaine