« Le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course» nous dit saint Paul, dans la deuxième lecture de ce dimanche. Alors que nous fêtons les deux grandes figures de l’Eglise naissante : saint Pierre et saint Paul, c’est pour moi l’occasion de regarder le chemin parcouru après 9 ans à Fontenay. Suivre le Christ n’est pas sans combat. Néanmoins, cela n’a jamais été un combat solitaire, toujours soutenu par la prière de l’Eglise, par une communauté, par des familles, par des frères prêtres, par nos évêques, bref par la grâce de Dieu. Lorsque le Christ confie une mission, il donne toujours la capacité, la grâce de l’accomplir. A nous d’être accueillant à son action.
L’histoire de Pierre et de Paul est précisément cette histoire subtile de la collaboration de la grâce de Dieu et de la liberté humaine ; histoire de deux vocations, deux appels de Dieu. Se rejoignant sur l’essentiel et dans le martyr – à Rome sans doute en l’an 64 pour Pierre et en 67 pour Paul – ces deux colonnes de l’Eglise, Pierre et Paul, nous montrent comment la grâce de Dieu a été puissante et fidèle dans leur vie. Elle a fait de Pierre – pécheur de poissons – et de Paul – ennemi des nouveaux chrétiens – des témoins authentiques de Jésus Christ.
Dans l’Eglise, comme nous le montre leur histoire, les différentes vocations sont toujours complémentaires, toutes uniques et nécessaires. Chacun doit pouvoir trouver une place dans le grand corps de l’Eglise, dans les communautés locales. Il ne doit pas y avoir d’opposition entre les vocations ou de jalousie entre les membres. Tous sont irremplaçables, essentiels, précieux aux yeux du Seigneur.
C’est pourquoi, l’Eglise romaine qui vénère les tombes de Pierre et de Paul au Vatican et sur la route d’Ostie, ne les sépare jamais dans son culte. Aussi leur a-t-elle consacré, au 29 juin, une solennité commune.
Nous le savons maintenant, Pierre comme Paul, ont travaillé selon leur grâce à rassembler l’unique famille du Christ. C’est une évidence, nous avons nos propres charismes, nos propres dons et notre propre vocation, mais c’est toujours au service d’un même projet. Non pas le nôtre, mais celui du Christ qui nous a envoyé. Autrement dit, tous doivent avoir part à la mission dans la vigne du Seigneur.
Je souhaite en cette fête de saint Pierre et saint Paul, la joie et l’audace missionnaire à la nouvelle équipe des prêtres de la Fraternité (F.M.P.V.). Elle apportera, j’en suis sûr, et selon les charismes de chacun, un souffle nouveau à Fontenay et une image d’une Eglise riche et diversifiée dans ses membres.
Gloire à Dieu qui nous a donné d’avoir part à sa vie et à sa mission!
Père Emmanuel Végnant
A chacun selon sa grâce