Le jour de la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ est traditionnellement dans nos paroisses le jour des Premières Communions. C’est le mot « premier » qui a attiré mon attention. Déjà pour décrire le sens de notre fête, nous cherchons à bien utiliser les mots : « La Première Communion », « La Première des Communions ». Le « premier » évoque toujours une nouveauté : le premier jour de la création nous renvoie à la naissance et à la vie, le premier jour de la semaine, c’est la Résurrection et sa célébration chaque dimanche, la première communauté nous révèle la vie des premiers chrétiens qui se réunissent à la fraction du pain (Eucharistie) et dans la force de l’Esprit Saint portent au monde la Bonne Nouvelle.
Ce qui est premier, ce qui est nouveau, attise le feu de la joie et de l’enthousiasme. Les néophytes et les enfants qui reçoivent pour la première fois le Corps du Christ, en témoignent. Le jour du Baptême comme la Première Communion, c’est une première rencontre intime avec Jésus Christ. Dans ce sens, je dirais :
Première Communion – premier amour
Le jour de la Première Communion c’est notre fête à tous. Il évoque en moi un texte de l’Apocalypse qui est la lettre à l’Église d’Ephèse : « Je connais tes actions, ta peine, ta persévérance. (…) Tu ne manques pas de persévérance, et tu as tant supporté pour mon nom, sans ménager ta peine. Mais j’ai contre toi que ton premier amour, tu l’as abandonné. Eh bien, rappelle-toi d’où tu es tombé, convertis-toi, reviens à tes premières actions. » (Ap 2,2.3-5)
C’est une exhortation à nous souvenir de notre premier amour, de la ferveur qui accompagnait les débuts de notre chemin de foi. C’est justement c’est premier amour qui parfois a été un peu mis de côté. Une certaine routine s’est installée. Nous sommes invités à revivre d’une nouvelle manière notre rencontre avec le Christ, à nous rapprocher de son amour comme du feu qui purifie, réchauffe et éclaire.
Le Pape Benoît XVI, développe la réflexion d’Origène (185-253) : Suivre le Christ requiert le courage de se tenir près du feu qu’il est venu apporter sur la terre pour qu’il brûle. « Celui qui est près de moi est près du feu ». Celui qui ne veut pas être brûlé reculera d’effroi devant lui. Le » oui » de qui suit le Christ implique le courage de se laisser brûler par le feu de sa passion qui est en même temps le feu salvifique du Saint Esprit. Ce n’est que si nous avons le courage d’être près de ce feu, si nous nous laissons enflammer nous-mêmes, que nous pourrons allumer son feu sur la terre, le feu de la vie, de l’espérance et de l’amour. Le noyau de l’appel c’est au fond toujours ceci : la nécessité d’être prêts à nous laisser embraser par lui, à être transformés en braises ardentes, d’un cœur brûlant de la force de sa Parole. Si nous sommes tièdes et ennuyeux, nous ne pourrons pas allumer de feu dans ce monde, nous ne pourrons pas apporter la force de la conversion.
Allumez le feu !