Depuis 1992, l’Église célèbre la journée mondiale des malades le jour de la fête de Notre-Dame de Lourdes, le 11 février. Cette journée se décline dans les diocèses français en un Dimanche de la Santé, pour rappeler que l’accompagnement des personnes souffrantes et la préservation du don de santé sont des priorités évangéliques.
Dimanche dernier, nous avons entendu cette parole de saint Paul : « Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. » (1Co 2,2), Face à la souffrance, nous avons plutôt tendance à accuser Dieu d’être absent. Nous croyons que Jésus est absent car nous avons du mal à le voir crucifié, défiguré, faible, abandonné… Le regard de la foi nous conduit justement à rencontrer Jésus crucifié dans la chair de ceux qui souffrent.
Jésus se manifeste également dans ceux qui soignent. Comme Jésus, ils sont attentifs à la souffrance humaine. Comme Jésus, ils se laissent toucher. Comme Jésus, ils font de leur vie un don. Et même s’ils sont salariés, il y a une part de gratuité dans leur dévouement aux personnes malades, handicapées, seules. C’est bien plus qu’un métier. C’est une vocation !
Sans le Christ, la charité est une mascarade
Cardinal Robert Sarah
Se mettre au service des malades au nom de notre foi, est une manière concrète de vivre l’Évangile et d’annoncer Jésus Christ mort et ressuscité. C’est une manière de révéler le vrai visage du Christ, le visage d’amour, de miséricorde et de compassion. C’est un signe bien lisible de la présence du Christ au cœur du monde de la souffrance. Pour celui qui s’engage en tant que chrétien, il ne s’agit pas de faire de l’humanitaire, mais d’ouvrir le chemin du salut que seul Dieu peut donner. « Sans le Christ, la charité est une mascarade. » (Cardinal Robert Sarah). Le service évangélique des malades nous place au cœur et à la source de notre foi : au pied de la Croix. Bienheureux Mgr Pierre Claverie (1938-1996), Évêque d’Oran (Algérie), assassiné le 1er août 1996, nous renvoie à ce qui est essentiel pour l’Église et pour chaque chrétien :
« À la source de notre vocation, il y a miséricorde, compassion, mais aussi la folie de Dieu plus sage que les hommes : un Messie crucifié, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. (1Co 1,24-25).
Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous sommes au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main. À cause de Jésus, parce que c’est lui qui souffre là, crucifié à nouveau dans la chair de milliers de personnes. Comme Marie, comme St Jean, nous sommes là, au pied de la Croix où Jésus meurt, abandonné des siens, raillé par la foule. Est-ce que ce n’est pas essentiel pour un chrétien d’être là, dans les lieux de souffrances, dans les lieux de déréliction, d’abandon ? Où serait l’Église de Jésus-Christ, elle-même Corps du Christ, si elle n’était pas là d’abord ? Je crois qu’elle meurt de n’être pas assez proche de la Croix de Jésus. »
Père Wojtek KOWALEWSKI omi
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Édito du 6ème dimanche du temps ordinaire – 12 février 2023 – Année A
Au pied de la Croix