Ce dimanche ouvre la semaine de prière pour les vocations sacerdotales, religieuses et missionnaires. Jésus, Bon Pasteur, reste le seul modèle pour chaque pasteur dans l’Église. En priant pour les vocations, nous sommes invités à prier en même temps pour tous les pasteurs afin qu’ils soient fidèles à leur vocation de bons bergers.
L’image du Bon Berger nous dit beaucoup de Jésus et de sa relation avec nous, son « troupeau ». Cette image nous révèle aussi l’attitude de foi des brebis que nous sommes. Éclairés par la Parole de ce dimanche, nous repérons trois dons que le Bon Pasteur offre à ses brebis :

1. La parole
2. La nourriture
3. La communauté

Le don de la parole

« Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom. » Être appelé par son nom veut dire : être unique aux yeux du Seigneur ; tous bénéficiaires du même amour et de la même confiance ; tous différents mais membres d’un même troupeau ; tous importants.
Être appelé par son nom est une marque de tendresse.
« Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. (…) Tu as du prix à mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime. » (Is 43,1.4)
Être appelé par son nom, c’est aussi une vocation. En nous appelant, Jésus nous donne preuve d’une confiance inconditionnelle. Il veut avoir besoin de nous pour partager sa mission du salut. C’est plutôt nous qui hésitons à répondre à son appel. Nous manquons de confiance en lui, mais aussi en nous. Bien que nous entendions un appel dans l’Église, nous doutons parfois de nous-mêmes et de nos capacités. Nous n’osons pas « risquer » notre vie. Pourtant, le Bon Pasteur reste toujours avec nous. C’est lui le Maître de la moisson et notre « assurance ».
Le Seigneur ne choisit pas des gens capables, mais il rend capables ceux qu’il choisit. « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2Co 12,9)

« Les brebis écoutent sa voix. Elles connaissent sa voix. » Il est frappant que les brebis n’écoutent pas d’abord les paroles du Pasteur, son enseignement, des leçons de morale, mais elles écoutent sa voix.
Quand un enfant entend la voix de sa maman, même s’il ne la voit pas, il se sent en sécurité ; il sait qu’il n’est pas seul.
On reconnaît facilement la voix de celle ou de celui qui aime. Elle procure la joie et éveille la confiance. Entendre la voix de quelqu’un signifie la proximité, voire l’intimité. Être appelé, c’est d’abord faire
l’expérience de cette proximité avec Jésus. Cette intimité ouvre notre cœur à l’accueil bienveillant de ce que le Bon Pasteur a à nous dire.

Le don de la nourriture

La brebis qui se laisse conduire par son berger trouvera un pâturage, la nourriture dont elle a besoin. Le Bon Pasteur nous procure la nourriture qui donne la vie, la vie en abondance.
Ainsi, découvrons-nous le don de l’Eucharistie où Jésus se donne lui-même comme Pain de vie. Tous les dons du Bon Pasteur se retrouvent dans l’Eucharistie : l’écoute de la Parole de Dieu nous conduit à la
table eucharistique ; nous y prenons du même pain pour former un seul corps, la communauté des disciples.

Le don de la communauté

« Moi, je suis la porte des brebis. » Il est intéressant de remarquer que Jésus ne dit pas qu’il est « la porte de la bergerie » mais plutôt « la porte des brebis ».
La bergerie est l’image de l’Église. Mais il ne s’agit pas ici des murs, d’un enclos. Pour le Bon Pasteur, la bergerie est une communauté. Cette communauté n’a pas comme vocation de s’enfermer dans ses sécurités. Le Pasteur rassemble ses brebis. Il les fait « entrer et sortir ». La « sortie » à la suite de Jésus se traduit par la mission. Jésus Bon Pasteur nous rassemble et nous appelle à sortir de nos habitudes et de nos sécurités pour aller plus loin, à la rencontre de ceux qui ne sont pas de la bergerie. « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10,16)

Ce qui est essentiel, c’est de ne pas oublier que le Bon Pasteur occupe la première place au sein de la communauté de l’Église. C’est lui qui appelle, c’est lui qui rassemble et qui conduit la mission dans la
force de l’Esprit Saint. Nous sommes ses brebis. Nous participons à sa mission.

Les trois dons se retrouvent dans un seul don, celui de l’amour qui conduit à partager la vie du Seigneur Ressuscité.
Répondons à ce don par cette belle prière pleine de confiance qui convient à celles et ceux que le Seigneur appelle, et à nous tous dans l’épreuve actuelle :

Psaume 22(23)
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Bien fraternellement
Père Wojtek omi