Il est un constat que, tous, nous pouvons faire : les disciples de Jésus sont des gens qui se lèvent tôt. Nous-même, nous sommes des gens qui nous levons tôt. Ainsi, « l’Apôtre des apôtres » pour reprendre la formule d’Hippolyte de Rome, Marie-Madeleine « se rend au tombeau de grand matin » (Jn. 20, 1) en ce premier jour de la semaine. Même si « c’était encore les ténèbres », le jour nouveau était sur le point de se lever. Un jour nouveau était sur le point de jaillir. Tel est bien le témoignage des écritures qui nous est rapporté ce jour de Pâques.
A la question : « Dis-nous Marie-Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? », celle-ci répondra : « J’ai vu le sépulcre du Christ vivant. J’ai vu la gloire du Ressuscité ». Oui, il s’est levé, le jour de Dieu, qui fait renaître terre et cieux. Nous pouvons l’affirmer avec l’apôtre Paul : le monde ancien s’en est allé ; un nouveau monde est déjà né ». (2 Co. 5, 17).
Bien que marqué ces temps-ci par nombre de raisons d’être inquiet de ce qui se dessine devant nos yeux pour notre monde et pour nous-même, ne sommes-nous pas invités aussi à voir et à croire à la manière de « l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau » (Jn. 20, 8).
Il me semble que tel un veilleur qui attend l’aurore nous pouvons déjà percevoir l’aube nouvelle qui commence à briller puisque si « le Christ est mort pour tous, (c’est) afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux ». 2 Co. 5, 15).
Il importe que nous nous levions « de grand matin » si nous ne voulons pas passer à côté de l’aube nouvelle.
Belles fêtes pascales.
Père Jean-Luc Védrine
« De grand matin »