Nous pouvons lire aujourd’hui deux textes d’évangile : Une rencontre secrète, de nuit, entre Jésus et le pharisien Nicodème (Jean 3, 14-21) ou bien, pour ceux qui se préparent au baptême, le récit de l’aveugle né (Jean 9, 1-41). Les premiers mots de Jésus à Nicodème peuvent surprendre : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé afin qu’en Lui tout homme qui croit, ait la vie ».
Regarder le serpent guérissait ceux et celles qui avaient subi sa morsure mortelle. En fin de Carême, nous sommes invités à regarder Jésus élevé sur la Croix. Comme le serpent exhibé sur le mât rassemblait le peuple souffrant au désert, Jésus supplicié sur la croix peut nous rassembler, solidaires, avec tous les souffrants de nos peuples. Mais lorsque nous levons les yeux vers la Croix, Chrétiens, nous sommes aussi invités à un autre regard. A nos représentations douloureuses, les églises d’Orient préfèrent souvent mettre sur la croix un Christ en gloire, couronné comme un roi, ses bras largement ouverts pour accueillir tous les enfants de son Royaume. Le mot « élevé » suggère bien la Résurrection.
Les Hébreux retrouvaient la vie en regardant le serpent, le Chrétien reçoit la vie de Jésus élevé dans la gloire de sa résurrection. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Vivons notre dernière préparation vers Pâques avec la vie qui nous est donnés en ce temps. Elle est Lumière pour que soient manifestées les œuvres que Dieu accomplit dans notre monde. Jésus ressuscité nous sauve de toutes morsures du mal. Il nous donne sa vie, Lumière pour le monde. Notre vie devient déjà par anticipation une vie de ressuscité. Saint Paul nous rappelle que cela engage aussi nos pratiques de tous les jours : « C’est Dieu qui nous a fait, Il nous a créé dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions ». (Éphésiens 2,10).
Père Michel RAGER +
Dieu nous aime