Dans la parabole de ce dimanche le pauvre Lazare mendiait à la porte d’une riche demeure. Indifférent, le riche propriétaire ne lui donnait jamais rien. Il y a des personnes qui n’entendent plus et ne voient plus pour des raisons médicales : le diabète ou l’hypertension. Mais d’autres, enfermés dans leur suffisance perdent l’ouïe et la vue. C’est le cas de ce riche. L’aveuglement et la surdité sont les filles de l’indifférence.
Le Pape François l’avait martelé lors de sa visite à Lampedusa, cet été : « La culture du bien-être, disait-il, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais qui ne sont rien. Elles sont l’illusion de la futilité, du provisoire, qui mène à l’indifférence, plus encore, à la mondialisation de l’indifférence ».
La recherche du bien-être et ses conséquences néfastes nous invitent à nous reposer ces questions : Quel rapport avons-nous à la consommation, à la publicité, à la mode ? Autrement dit comment vivons-nous ?
Le bienheureux Jean Paul II rappelait que « l’homme ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais les regarder aussi comme communes : en ce sens qu’elles peuvent non seulement profiter à lui, mais aussi aux autres » et les évêques de France d’ajouter qu’« il ne s’agirait pas seulement d‘assurer à chaque homme l’accès aux bien de la création, mais il s’agirait surtout de faire que chaque homme puisse se sentir co-créateur. »
En ce début d’année scolaire, puissions-nous revisiter nos modes de vie. Que le bien-être ne soit pas dans notre existence synonyme d’indifférence à l’autre, mais que le bien être soit la joie d’une ouverture au prochain dans un partage des biens et la mise œuvre des conditions nécessaires à l’épanouissement de chacun.
Père Emmanuel Végnant
Du bien-être à l’indifférence