Éditorial du doyenné de la semaine : « Demeure »

Aujourd’hui ce mot nous est donné comme le nom d’une promesse : la demeure, c’est le lieu auquel notre vie est appelée à s’épanouir. Là où on sent qu’on n’est pas étranger, qu’on a toute sa place. Nous en faisons l’expérience : être bien dans un lieu, cela ne tient pas d’abord à sa beauté ou à son confort, mais à sa familiarité – c’est-à-dire au sentiment qu’ici, on est vraiment de la famille, chez soi, à la maison. Nous avons besoin de ce point d’ancrage à partir duquel notre vie peut se déployer, avoir un horizon.

Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures.

En parlant ainsi, Jésus nous situe d’emblée dans la famille de son Père, chez lui. Il ne parle pas seulement en termes de quantité, il parle aussi d’une place qui sera vraiment nôtre et vraiment avec lui. Faut-il donc attendre le ciel ? Un appel nous est adressé pour maintenant, dans la 1° lettre de Pierre : Approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante …vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle. Ici-bas aussi, la demeure se construit, autour de la pierre vivante qu’est Jésus. Ne nous trompons pas de sens : nous ne construisons pas une belle demeure pour y intégrer Jésus, nous entrons dans une construction vivante en nous approchant de Jésus, en nous laissant construire par lui.

Sans doute l’Église a-t-elle besoin de cette conversion permanente : Jésus n’est pas présent là où nous aimerions le confiner, mais là où nous nous laissons édifier par lui pour être conduits par lui jusqu’à la maison du Père. Accueillons donc avec joie la bienheureuse incertitude des temps qui s’ouvrent, elle nous permet d’entrer plus profondément dans la confiance du croyant :

Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie, j’habiterai la maison du Seigneur pour de longs jours sans fin (psaume 22).

Père François Contamin