L’Evangile est un grand livre d’images. Et quand on voit le succès des retransmissions télévisées des mariages princiers d’aujourd’hui, l’image employée par Jésus n’a pas tellement vieilli. D’un bout à l’autre de la révélation, les relations de Dieu avec l’humanité sont une Alliance, des épousailles. Dieu épouse l’humanité pour l’introduire dans sa Vie, dans son amour. Bien sûr, il nous faut essayer d’en retenir l’essentiel. Une fois de plus ne nous bloquons pas sur certains détails choquants. Lisons la parabole de ce dimanche comme en transparence. Jésus nous parle du Royaume des cieux…
Dans la Messe, il y a une très belle formule qui nous est répétée avant chaque communion : « Heureux les invités au repas du seigneur… ». C’est Dieu qui invite : « tel jour, à telle heure, le Prince héritier célébrera ses noces avec son Altesse royale. Vous êtes cordialement invités au festin. Réponse S.V.P. »
Jésus adresse son ultime appel : « Mon repas est prêt : venez, venez à mon repas. »
Dans la logique humaine, lorsqu’un roi ou un président, bref un personnage important organise une réception et invite nommément ses amis ou connaissances, il ne viendrait à l’idée de personne de refuser une telle faveur, on sait qu’il est de bon ton d’y assister, on dérangerait même son calendrier pour s’y rendre.
Avec tendresse, prévenance et fidélité, le Seigneur nous prépare aujourd’hui encore, le festin qui nous convient. N’utilisons pas à rebours notre liberté pour décliner son invitation.
De toute manière, si nous sommes libres de refuser, le Seigneur ne cesse de nous montrer qu’il y a plus grande liberté, plus grande noblesse encore à persévérer dans l’amour. Il ne cesse d’envoyer de nouveaux serviteurs. Les baptisés continuent d’être des témoins de la vie avec Dieu. Les évêques ou les prêtres nous font participer au mystère du Christ.
Et si l’Eglise est au premier chef et constitue pour nous un rappel permanent de l’invitation personnelle que nous adresse le Seigneur, nous pouvons aussi établir une liste de tous les serviteurs de Dieu que nous rencontrons constamment même si nous les reconnaissons fort mal. Cela peut être n’importe quelle personne anonyme que nous écoutons, un évènement qui nous secoue, une épreuve que nous traversons, une joie que nous savourons. Dans la mesure où ces personnes et ces évènements nous interpellent, nous provoquent à réagir et nous obligent à un choix, ce sont autant de serviteurs du Seigneur qui sollicitent notre liberté.
Souhaitons-nous les uns aux autres d’être attentifs aux serviteurs envoyés par le Seigneur et de savoir les accueillir comme autant de messagers de la bonne nouvelle
Père Serge OUJOUSSOU
Heureux les invités au repas du Seigneur…