Un fouet ! On s’en est souvenu, du geste de Jésus !
Qu’on ne s’y trompe pas : ce n’était pas pour frapper les hommes, c’était pour chasser bœufs et brebis. N’empêche, tout le reste a suivi : les marchands, les changeurs et leur monnaie et enfin, les marchands de colombes… Jésus n’allait quand même pas fouetter les colombes ! Souvenons-nous, d’ailleurs : en présentant Jésus au Temple, Joseph et Marie avaient offert « le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. » (Luc 2, 24).
La Loi, c’est sacré. Mais le Temple aussi. Et le trafic des hommes, tous les trafics en tout genre, ce n’est pas le genre de Jésus.
On voudrait qu’il soit bon et tranquille, Jésus. Mais la bonté n’a rien de tranquille : elle exige toujours davantage, elle ne s’accommode pas de la médiocrité humaine, elle vise le meilleur pour tout homme et tout l’homme. Et Jésus veut rendre au Temple sa véritable vocation : « ma Maison sera appelée : « Maison de prière pour tous les peuples ». (Is 56, 7) Cette vocation, c’est en Jésus lui-même qu’elle s’accomplira : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » (Jn 2, 19).
Et c’est en nous qu’elle se déploie : « N’oubliez pas que vous êtes temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous. » (1 Co 3, 16).
Aujourd’hui, nous célébrons la fête de la Dédicace de la Basilique du Latran.
Quel lien avec le récit de l’Evangile ? En célébrant l’anniversaire de la cathédrale de Rome, nous contemplons Dieu à l’œuvre dans l’histoire humaine : c’est lui qui construit sa maison. N’avait-il pas dit à David, déjà : « Est-ce toi qui me construiras une maison pour que j’y habite ? » (2 Samuel 7, 4).
A nous de reconnaître Dieu agissant en nous, construisant à partir de nous sa demeure. C’est notre prière de ce jour :
Dieu qui choisis des pierres vivantes
pour bâtir la demeure éternelle de ta gloire,
fais abonder dans ton Eglise les fruits de l’Esprit que tu lui as donné :
que le peuple qui t’appartient ne cesse pas de progresser
pour l’édification de la Jérusalem céleste.
Père François Contamin
La maison que Dieu construit