Qu’est-ce que nous avons à faire pendant le Carême ? Nous sommes bien disposés pour réaliser de belles choses. Mais… on peut faire le bien sans être forcément chrétien, n’est-ce pas ? Avant de nous demander ce que nous pouvons faire, voyons d’où vient le Carême. À quoi ça sert ?
Le culte de l’Église est né de Pâques, pour célébrer Pâques. Dans les débuts de la liturgie chrétienne, le dimanche était la fête unique. Assez rapidement, apparaît, chaque année, un « grand dimanche » comme célébration annuelle de Pâques, qui s’élargira en Triduum pascal et en un prolongement de la fête pendant cinquante jours. Ainsi, le dimanche est vécu comme « Pâques hebdomadaire » et le jour de Pâques comme « Dimanche de l’année ».
Par la suite, à partir du IVe siècle, le besoin de contempler et de revivre chaque moment du drame de la Passion a donné naissance à la formation de la « Semaine sainte ».
Ensuite, le désir des chrétiens de vivre Pâques en pleine communion avec Jésus Christ, mort et ressuscité, a donné naissance à la période préparatoire à Pâques, inspirée par les « quarante jours bibliques » : le Carême. Le Carême fait donc partie du Chemin pascal. C’est un chemin de foi qui prépare le chrétien à vivre sa propre Pâque avec le Christ. L’objectif de ce cheminement pascal ?
- Faire « mourir » ce qui empêche notre communion avec Dieu et avec le Christ, en vue d’une nouveauté de la vie inspirée par l’Évangile (résurrection)
- Renouveler nos engagements baptismaux, aussi bien par rapport à Dieu que par rapport à nos prochains.
Ne le savez-vous pas ? Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Rm, 6,3-4
Tout ce que nous sommes appelés à vivre pendant le Carême est moyen pour atteindre ces objectifs, et non pas objectif en soi. Le Carême privé de son contexte pascal n’a pas de sens. Il risque de devenir une espèce de « ramadan » chrétien.
En préparant le Carême, demandons-nous à quelle Pâque concrète ce chemin doit nous conduire. Quelle résurrection attendons-nous pour nous-mêmes et pour notre communauté ?
Père Wojtek KOWALEWSKI, omi
Les yeux fixés sur Jésus-Christ, laissons-nous conduire vers Pâques