Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous.

Je suis sûr que nous pouvons nous retrouver facilement dans la démarche des fils de Zébédée. Nous voudrions bien que Jésus fasse ce que nous lui demandons. Il faut encore ne pas se tromper sur l’objet de la demande.
« Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Cette phrase a toujours suscité beaucoup d’émotions. L’Évangile d’aujourd’hui nous montre Jésus et ses disciples. Parmi eux Jacques et Jean se séparent soudainement pour demander des sièges des deux côtés du trône du Christ et une part dans sa royauté. La réponse du Christ est assez dure. On y voit presque la réprimande donnée aux disciples.

Mais est-ce vraiment la seule façon d’interpréter cette étrange scène de l’Évangile ? Non. Voyons le contexte de cette scène. Les fils de Zébédée s’approchent de Jésus après que, en route pour Jérusalem, il ait annoncé sa passion et sa résurrection aux apôtres, dit qu’il sera livré aux grands prêtres et aux scribes, qu’il sera accusé, moqué, humilié, condamné à mort, tué, mais qu’après trois jours il ressuscitera. C’est après ces paroles que Jacques et Jean viennent à Jésus.

Il y a, peut-être, quelque chose de positif dans le comportement des fils de Zébédée. Jacques et Jean ne mesurent pas encore le poids de leur demande. « Vous ne savez pas ce que vous demandez. » Cependant, l’essentiel de leur demande, c’est d’être près de Jésus en toute circonstance. Et cette demande a été exaucée. Jacques, Jean et aussi
Pierre, sont près de Jésus au moment de gloire pendant la Transfiguration. Ils sont près de lui aussi à Gethsémani, au moment d’angoisse et d’agonie.
Au fond, Jacques et Jean désirent partager la victoire de Jésus sur la mort. Peut-être devrions-nous être aussi enflammés que Jacques et Jean. Face à nos épreuves et nos peurs, y compris celle de la mort, nous avons besoin de regarder avec les yeux de la foi au-delà de la croix et de témoigner d’une foi ferme à la résurrection.
Comme Jacques et Jean, demandons la même grâce d’être près de Jésus, toujours et jusqu’au bout.« Voici une parole digne de foi : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons. » (2Tm 2,11-12)

Père Wojtek KOWALEWSKI, omi