Voilà la nouvelle formule du sixième verset du Notre-Père qui entre en vigueur en ce 1er dimanche de l’Avent, à la place de « Ne nous soumets pas à la tentation. »
Il va nous falloir la retenir, ce qui sera certainement difficile au début, tant nous avons tendance à réciter ces mots trop mécaniquement. Mais faisons cet effort, car cette nouvelle traduction, également mise en œuvre par nos frères et sœurs d’autres confessions chrétiennes, est l’occasion de nous réapproprier un texte présent au cœur de nos assemblées liturgiques, de nombreuses rencontres auxquelles nous participons et de notre prière personnelle.
Elle va nous permettre de redécouvrir l’image d’un Père plein de tendresse dont la volonté dernière est de sauver tous les hommes.
Cette traduction écarte en effet l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation.
Au contraire, nous savons bien qu’Il nous aide à lutter contre la tentation et ne nous y conduit pas pour nous mettre à l’épreuve. Nous avons déjà d’autres épreuves. Il n’a pas besoin d’en rajouter !
Car les tentations sont bien là et Jésus lui-même les a affrontées au désert, celles autour de l’avoir, du pouvoir et du paraître notamment. Elles guettent chacun de nous et nous savons bien là où nous sommes les plus faibles. Efforçons-nous d’y résister, de ne pas y entrer. Car il s’agit bien d’un mouvement, comme on pourrait aller à un combat,
le combat spirituel en l’occurrence.
« Dans son voyage ici-bas », dit Saint Augustin, « notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve. Personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations » (Sur les psaumes, Enseignement sur le psaume 60,2-3).
Alors, pendant ce temps de l’Avent qui nous prépare à la joie de Noël, nous pourrions prier ainsi : Si je Te demande de me protéger de la tentation c’est qu’elle existe pour moi et dans ma vie. Protège-m’en Seigneur, chaque jour de mon existence.
«Ne nous laisse pas entrer en tentation»