« L’homme ne vit pas seulement de pain… » Qui d’entre nous n’en est pas convaincu ? Pourrions-nous vivre en ayant comme uniquebut notre survie physique ? Et pourtant, nous ne pouvons pas non plus nous passer de pain. Que nous faut-il donc vraiment pour vivre?
« Du pain et des jeux » disait Juvénal en ironisant sur le peuple romain. Du pain et Dieu, la nourriture de la terre et celle du ciel, pourrions-nous répondre aujourd’hui.
La foule qui suivait Jésus éprouvait ce double besoin. Il aurait pu, seul, le satisfaire. Mais il a préféré dire à ses disciples: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Il a voulu passer par eux. Pour qu’ils cherchent où trouver à manger, pour qu’ils apportent le peu qu’ils avaient, pourqu’ils s’en remettent finalement à Jésus. A ce moment-là, c’est le pain terrestre qui a été donné à tous, mais comme un don du ciel, comme un signe de Dieu : signe anticipé de l’Eucharistie où Jésus est donné comme Pain vivant descendu du ciel.
Aujourd’hui, nous célébrons la Fête-Dieu. Jour de fête pour nous réjouir du don de Dieu : le Pain du ciel nous est donné. Jour où un certain nombre d’enfants de nos paroisses communient pour la première fois. Comme chrétiens, nous savons où trouver ce Pain du ciel : à la messe. Mais la question aujourd’hui n’est pas de savoir où trouver ce Pain. La question est de savoir où trouver des gens qui ont faim. Ce n’est pas tout que Dieu se donne à nous, il faut notre humanité pour le recevoir. On ne peut pas communier comme on va se promener – histoire de faire un tour, comme tout le monde. La communion au Corps du Christ engage tout notre être, tout notre désir de nous approcher de Dieu, de le rencontrer en vérité : « Mon âme a soif de Dieu, le Dieu de ma vie. Quand pourrai-je m’avancer, paraître face à Dieu ? »
(Psaume 42 (41), 3)
Père François Contamin
NOTRE PAIN DE CE JOUR