Imaginons ce que les apôtres et les disciples ont vécu ce jour-là. Dix jours auparavant, ils avaient entendu la dernière promesse que Jésus leur avait faite : ‘’Moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis’’. (Luc 24,40) puis celui-ci avait disparu. Ils connaissent leur mission : proclamer la Bonne Nouvelle à tout l’Univers. Pendant des mois et des mois ils ont suivi, accompagné Jésus dans toute la Palestine. Il était là avec eux.
MAINTENANT, ils sont seuls avec des questions, des doutes source de peur ; ils attendent car ils savent que la Parole de Jésus ce n’est pas quelque chose, mais quelqu’un.
Un monde cosmopolite de juifs de nationalités différentes et d’horizons divers étaient montés à Jérusalem pour fêter Shavouôt, commémoration du jour où, au Sinaï, Dieu avait remis les dix commandements à Moïse : naissance du peuple d’Israël.
PENTECÔTE, il y eut un bruit, le souffle d’un vent, des lames de feu. Luc, dans les Actes des Apôtres, utilise un langage pour le moins imagé dans lequel le bruit, le vent, le feu balayant la crainte et la peur des Apôtres, les font passer de l’angoisse à la joie. Ils sortent à la rencontre du peuple de Jérusalem, ils affichent leur foi, ils montrent leur joie. L’Eglise vient de naître, une Eglise qui va à la rencontre des hommes, ne les juge pas, une Eglise heureuse d’annoncer un monde de Paix, un monde d’Amour.
Et si Pentecôte 2015 changeait les chrétiens désabusés, tristounets en témoins joyeux ? Et si nos communautés transformées par l’Esprit Saint s’en allaient proclamer la Bonne Nouvelle et prenait soin les uns des autres?
Aujourd’hui quand nous entendons parler de Pentecôte, c’est plutôt les congés, les voyages qui sont au cœur des conversations !!!. On oublie que ce jour-là à Jérusalem, sous l’action de l’Esprit Saint, l’Église est née, que les Apôtres et la foule de Jérusalem se sont compris et qu’ils se sont réellement sentis enfants de Dieu ; ils ont compris que la sainteté ne se bâtit pas à coups de mérite mais dans l’Amour de Dieu et des hommes. Les Actes des Apôtres, ce n’est ni une évocation, ni le récit d’un évènement mais un appel à sortir de nos habitudes, à aller au-delà rencontrer nos frères en humanité, à dépasser les obstacles du langage, des habitudes et à reconnaître en eux des créatures de Dieu.
Et si Dimanche, animés par le même Esprit, comme les disciples à Jérusalem, nous sortions de nos églises pour, dans la JOIE, porter la paix du Christ aux hommes nos frères ?
Michel CALMELS
Diacre permanent
Pentecôte : de la peur à la joie