Le cardinal André Vingt-trois est intervenu à plusieurs reprises ces derniers mois, dénonçant le projet de loi sur le mariage gay inapproprié. Plusieurs responsables religieux dont le grand Rabbin de France Gilles Bernheim l’ont également dénoncé. Cette semaine dans le journal « Nouvel Observateur », la philosophe socialiste Sylviane Agacinski épouse de Monsieur Jospin, s’est également positionnée face à « un discours ultra libéral et cynique… »
Deux personnes, dit-elle : « se mariaient en raison de leur volonté de lier leurs familles et de procréer. En ce domaine, les deux sexes ne sont pas interchangeables. L’égalité n’est pas l’identité… Le mariage gay ne peut pas construire la filiation, et il faut dissocier les deux. »
« La différence sexuelle, ou asymétrie, reste fondamentale dans la construction de la filiation. L’adoption elle-même garde une structure asymétrique, avec deux parents possibles, non identiques – père et mère. Sinon, pourquoi deux plutôt que trois ou plus ? »
« Etre père ou mère dépend du sexe, non de l’orientation sexuelle… »
« En excluant a priori de la filiation soit le père, soit la mère, l’homoparentalité créerait une inégalité institutionnelle entre les enfants. »
« Bien des enfants nés de dons anonymes de sperme veulent connaître leur histoire et se révoltent contre le secret organisé de leur naissance. Ce problème serait aggravé, pour les enfants nés de l’insémination d’une lesbienne, par l’effacement complet du père. De plus, si des couples d’hommes demandaient également l’accès à la PMA, le recours aux mères porteuses s’imposerait. Or cette pratique est inacceptable… »
Enfin conclut- elle : « Ne méprisons pas ces questions au nom d’une bonne conscience soi-disant progressiste et forcément de gauche. Ne courons pas derrière le système californien de fabrication d’enfants à la demande selon une tarification précise. Un discours ultralibéral et cynique prétend que tout se vend dans le monde, y compris les ventres et les enfants.»
Ainsi ce n’est pas seulement une certaine hiérarchie de l’Eglise qui dénonce cette loi, mais bien un ensemble de citoyens soucieux du bien commun de la société et de l’avenir de ses enfants. Enfin, un cadre juridique approprié pourrait répondre aux besoins des personnes homosexuelles sans pour autant bouleverser des repères déjà fragilisés.
Père Emmanuel Végnant
Pourquoi manifester ce dimanche?