Nous avons commémoré le 11 novembre le centenaire de la guerre 14 -18. « L’orage d’acier » qui s’est abattu, à l’époque, sur l’Europe et les horreurs des tranchées qui s’en suivirent, sont dignes des catastrophes dont nous parle l’Evangile de ce dimanche. Nous savons aujourd’hui combien cette grande guerre fut d’une certaine manière la fin d’un monde pour beaucoup de familles décimées.
Dans l’Evangile de ce jour, les catastrophes décrites par Jésus doivent précéder son grand retour. Elles nous plongent dans une atmosphère très inquiétante.
Pourtant, si ces événements dramatiques – « tout sera détruit » – correspondent ici à ce qui s’est passé durant le siège romain de Jérusalem en l’an 70, en revanche ces guerres appartiennent hélas à toutes les époques.
Ainsi, cet Evangile « apocalyptique » ne doit pas d’abord porter notre attention sur ces faits terribles auxquels nous serions confrontés dans l’avenir. Le Christ veut par ses paroles non pas nous effrayer, mais nous inviter à traverser avec foi et persévérance, ces événements d’aujourd’hui.
Si tout homme est dans les mains de Dieu, comment pourrions-nous imaginer que notre existence puisse être du jour au lendemain totalement anéantie ? Le Christ n’est-il pas le maître de l’histoire, l’Alpha et l’Omega ? Chaque année, dans la nuit pascale qui rassemble les fidèles, la bénédiction du cierge pascal nous le rappelle : le Christ est le début et la fin de toutes choses.
En réalité, « La plus grande catastrophe et le salut décisif de l’histoire et du cosmos sont déjà survenus avec la mort et la résurrection du Christ pour le salut du monde.» (P. Antoine Guggenheim).
Autrement dit, les catastrophes en ce monde, avec leurs origines naturelles (tsunami, typhon) ou humaines (Hiroshima, Tchernobyl), ne signent pas la fin. Pour le Christ, elles sont surtout « l’occasion pour les chrétiens de rendre témoignage ». C’est à dire de déployer pour leurs frères éprouvés aujourd’hui par ces drames, l’amour qui se fait concret et l’espérance du Christ ressuscité qui les habitent.
Père Emmanuel Végnant
Quel sens donner aux catastrophes ?