ÉDITO DE LA SEMAINE
« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », c’est la réponse de Jésus dans l’Evangile de ce dimanche à la question des Pharisiens « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? ». C’est une question piège.
Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu
— Mt 22, 15-21
En effet, si Jésus répond oui, il devient collaborateur de l’occupant en se compromettant avec un pouvoir idolâtre, puisque César est considéré comme un dieu et que la pièce de monnaie porte son effigie. S’il dit non, il pousse à la rébellion politique et il mérite d’être dénoncé aux autorités. Or, beaucoup de ses contemporains- dont certains de ceux qui le suivent- attendent du Messie qu’il monte sur le trône de Jérusalem, ce qui passe forcément par une révolte contre l’occupant romain.
La réponse de Jésus va étonner ses contradicteurs qu’il va mettre face à leurs contradictions, mais également vraisemblablement certains de ses « supporters » qui rêvaient d’une action virulente contre l’occupant.
Avec 2000 ans de recul, nous pouvons comprendre que la réponse de Jésus était bien plus perspicace et à portée plus universelle que celle que ces derniers auraient souhaitée de la part du Messie. Elle nous rappelle également que :
- Nous ne sommes pas dispensés de contribuer à la vie de la Cité, ni de nous engager, bien au contraire, mais l’essentiel n’est ni le pouvoir des hommes, ni l’argent que nous ne devons pas diviniser. La confusion entre politique et religion ouvre la porte à tous les intégrismes,
- Nous ne devons pas perdre de vue que Son Message est avant tout un message de foi, de charité et d’espérance, comme nous le rappelle St Paul dans la 2ème lecture (1 Th1, 1-5b), d’autant plus important que les crises sanitaires, économiques et environnementales que nous vivons actuellement peuvent créer des difficultés à garder espoir et à nous projeter dans l’avenir,
- Nous devons rester humbles et Ses réponses ne sont pas nécessairement celles qui nous attendons. Comme nous le montre la 1ère lecture (Is 45,1.4-6), Dieu peut également inspirer des hommes qui ne le connaissent pas. Nous sommes donc appelés à rester dans le dialogue et à l’écoute de ce qu’ils ont à nous dire.
En cette Semaine Missionnaire Mondiale, nous sommes également appelés à soutenir ceux qui répandent Sa Bonne Nouvelle dans le monde entier, parfois au péril de leur vie.
Bon dimanche et bonne semaine à tous !
— Jacques Fertil, diacre
Rendez à César ce qui est à César