« Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Lc 23,46)
« C’était déjà environ la sixième heure quand, le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure. Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu et, jetant un grand cri, Jésus dit : « Père, en tes mains, je remets mon esprit ». »
La première et la dernière des sept paroles sont adressées au Père. La quatrième, qui est le moment crucial, l’est aussi, mais en l’absence apparente de Dieu. Entre-temps, il s’est adressé à nous, de façon de plus en plus intime : comme un roi, d’abord, puis comme un frère et comme un mendiant. Maintenant, il rend tout à son père. Il nous confie tous, avec nos craintes et nos espoirs, aux mains de Dieu. C’est l’acte de confiance suprême.
Nous vivons une époque de profonde inquiétude. Nous craignons les maladies et les épidémies, nous avons peur pour nos enfants, nous avons peur de l’avenir, de l’échec, de la mort. Nous vivons un effondrement de la confiance et notre insécurité est profonde. Malgré les progrès techniques incontestables, nous avons peur.
Prenons un instant pour penser à ce qui nous fait le plus peur. Nous pouvons prendre mille précautions pour éviter des désastres ; nous pouvons signer toutes les polices d’assurances possibles, vivre sainement, faire de la gymnastique et ne jamais prendre l’avion, voir régulièrement un médecin et arrêter de fumer. Mais ce qui nous fait le plus peur peut quand même arriver. Jésus nous invite à ne plus avoir peur. Tout ce qui nous fait peur lui est arrivé le vendredi saint, le jour où le vieux monde a pris fin et où un monde nouveau a commencé.
C’est à nous, ici et maintenant, de nous approprier les paroles du Christ en Croix.
Bien fraternellement
Père Wojtek omi
Sept paroles du Christ : « Père, entre tes mains je remets mon esprit.»