« Tout est accompli. » (Jn 19,30)
« Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C’est achevé » et il rendit l’esprit. »
« C’est achevé. » Le cri de Jésus ne signifie pas simplement que c’est fini et qu’il va mourir. C’est un cri de triomphe. Cela signifie « c’est accompli ». Ce qu’il dit, littéralement, c’est
« c’est parfait ». Juste avant que Jésus lave les pieds de ses disciples, Jean nous rapporte : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Jésus les aima jusqu’au bout » jusqu’à la perfection : sur la croix, nous voyons la perfection de l’amour.
Ces mots de Jésus nous invitent à continuer à rechercher la perfection de l’amour. Nous arriverons à cette plénitude au terme et à la fin. En fait, chacune de ces paroles de Jésus est une étape dans l’approfondissement de la façon dont il exprime son amour pour nous : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » : là, Jésus ne s’adresse pas à nous, il parle à son Père. « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » : c’est un amour plus personnel ; Jésus s’adresse à nous, mais d’en haut, comme un roi. « Voici ta mère, voici ton fils. » C’est un pas de plus vers l’intimité : Jésus ne s’adresse plus à nous comme un roi, mais comme un frère. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » C’est maintenant une telle intimité qu’il pénètre à l’intérieur de notre âme et assume notre propre désolation. Mais la perfection de l’amour s’exprime dans le « J’ai soif ». La plénitude de l’amour, c’est lorsque Jésus nous demande quelque chose et l’accepte avec reconnaissance. Maintenant, son amour est « accompli ».
La perfection de l’amour, c’est quand nous acceptons le don que nous fait l’autre tel qu’il ou elle est. Il n’est peut-être pas exactement celui dont nous rêvions.
L’amour parfait est possible et nous le voyons sur la croix. Si nous commençons à aimer, alors l’amour parfait de Dieu peut venir résider dans notre amour fragile et insuffisant. Saint Augustin écrit : « Vous avez commencé à aimer ? Alors Dieu a commencé à résider en vous. » Si nous acceptons d’aimer un autre comme il est, sans récriminations ni reproches, l’amour parfait de Dieu viendra en nous.
Bien fraternellement
Père Wojtek omi
Sept paroles du Christ : « Tout est accompli..»