Que faut-il donc laisser pour suivre Jésus ? Faudra-t-il, comme les premiers disciples, tout abandonner : filets, pêche, barque, compagnons de travail, et jusqu’aux siens ? Trop dur pour le commun des mortels. Le titre de disciple du Christ est sans doute réservé à une élite.
Non. Il y a un moment pour chaque chose et un moment pour chacun sous le ciel. Il y a ceux qui se sentent appelés à une consécration à Dieu par les
vœux religieux et qui s’efforcent de tout laisser, déjà. Il y a ceux qui vivent le don aux autres dans le renoncement à une vie égoïste – que ce soit dans leur couple, leur famille, ou le service de la société. Mais il y a pour tous cette nécessité qu’impose la condition humaine : au jour de notre mort, il nous faudra tout laisser. Et saint Paul ajoute : Car il passe, ce monde tel que nous le voyons. (1 Co 7,31) Pas d’échappatoire à ce renoncement final : tous, nous aurons à laisser absolument tout en quittant cette vie.
Tout, sauf le Christ. Car si le monde passe, ses paroles demeurent. Et demeure pour toujours ce : « Venez à ma suite ! » dans lequel les premiers
disciples nous ont précédés. En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, remontons à la source de notre baptême, à ce premier appel reçu
comme celui qui a orienté résolument notre vie : tout appel du Christ dans notre vie en est l’écho, qui ressaisit sans cesse notre vie pour la ramener à sa suite.
Au jour où il nous faudra tout quitter, entendrons-nous encore cet appel ?
Bien plus sûrement, sans doute, si nous l’avons déjà écouté et reçu. Si nos pas cherchent les siens, si notre vie est tendue vers la sienne.
Alors peut-être, à notre dernier souffle, cet écho nous reviendra-t-il encore pour nous aider – enfin ! – à tout laisser pour Lui.
Père François Contamin
TOUT LAISSER ?