Trois heures en plein cagnard, et pas une goutte d’eau pour se rafraîchir la gorge. Et le puits, enfin, quand on n’en pouvait déjà plus. Et l’aubaine : quelqu’un vient puiser là. – « Donne-moi à boire. »
Une question simple, urgente. Une réponse embarrassée, un long dialogue où se creuse une nouvelle soif, où la grâce travaille au cœur toute une existence.
Avant de pouvoir se désaltérer, il en faut du temps …
Pour donner, il faut accueillir la demande de l’autre.
Pour demander, il faut accepter ce que l’autre voudrait vous donner.
Pour recevoir l’eau vive, il faut la préférer à l’eau naturelle.
Et pour que l’eau vive devienne source jaillissante en vie éternelle,
il faut qu’elle trouve un cœur assoiffé dès maintenant, et pour l’éternité.
Ce qu’elle aurait pu donner a finalement laissé place au don de Dieu : l’eau vive a remplacé l’eau de la cruche.
Ce qu’elle adorait sans connaître s’est effacé pour qu’elle puisse adorer le Père en esprit et en vérité.
Ce qui était un événement personnel pour elle – la rencontre du Messie – est devenu source de vie éternelle pour les autres : accueillant à leur tour la parole de Jésus, ils ont pu reconnaître en lui le Sauveur du monde.
La cruche est restée là, vide, et dans un cœur assoiffé, la source a jailli pour la vie éternelle.
Saurons-nous trouver cette source, nous aussi ? Ou plutôt : Dieu trouvera-t-il en nous un cœur assoiffé ?
Un coeur assoiffé