Après Cana, Nazareth, de nouveau. Dans la synagogue, Jésus lit publiquement la prophétie d’Isaïe : L’Esprit du Seigneur m’a envoyé … annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.
Quelle est cette année favorable ?
Pour les Juifs, il s’agit d’une année jubilaire. Instituée par la Loi, elle permettait, tous les cinquante ans, de restaurer toutes choses en rendant son bien et sa liberté à chacun :
Vous sanctifierez cette cinquantième année, en proclamant, dans le pays, la liberté pour tous ceux qui l’habitent: cette année sera pour vous le Jubilé, où chacun de vous rentrera dans son bien, où chacun retournera à sa famille. (Lev 25,10)
Dans la bouche de Jésus, elle sonne comme l’annonce de l’ère de grâce messianique : en proclamant que cette Parole s’accomplit aujourd’hui, Jésus désigne cette année comme une image du règne messianique qu’il vient inaugurer.
Et nous voici au commencement d’une année jubilaire, « le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. » Bien sûr, Jésus révèle totalement la miséricorde divine à travers toute sa personne et son activité, mais le pape précise son intention : « Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. » (Bulle d’indiction du Jubilé)
L’intention est donc simple : regardant en Jésus la miséricorde du Père, que nous apprenions à la vivre. Simple, mais pas évident : au-delà de nos résistances, il nous faut consentir au travail de la grâce qui nous rend chacun dans son bien.
L’année jubilaire 2016 sera-t-elle favorable ? Si nous le voulons.
Une libération, une liberté nouvelle nous sera donnée, dans la mesure où nous laisserons la miséricorde divine gagner nos vies.
P. François Contamin
Une année favorable ?