Qu’est-ce qui maintient un groupe humain uni, au-delà des différences de personnalité, de goût ou d’opinion ? Sûrement le sens d’une appartenance commune, par exemple familiale ou nationale ; ou bien le sens d’une cause commune, qu’elle soit politique ou associative ; ou encore la nécessité d’avancer ensemble, par exemple dans un travail à réaliser ou une compétition à gagner … On pourrait résumer en disant : un bien qui dépasse le groupe et attire chacun des membres.
Et les disciples de Jésus, qu’est-ce qui les tient unis ? La prudence invite à ne pas répondre trop vite : si Jésus prie son Père pour l’unité de ses disciples, c’est qu’elle ne va pas de soi. L’histoire tourmentée de l’Église, au cours de deux millénaires marqués par les divisions, le confirme : on ne dépasse pas facilement, même dans la foi, les querelles humaines.
Pourtant, l’unité des disciples du Christ existe vraiment, l’Église est réellement une, au-delà de ce que nous en percevons. Déjà au 18° siècle, le patriarche orthodoxe Platon 1° disait : « Les murs qui nous séparent ne s’élèvent pas jusqu’au ciel. » Dieu merci, le ciel est uni et nous sommes unis en lui, bien plus haut que tous les murs qui nous divisent. « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom. » : la prière de Jésus élève nos cœurs jusqu’au Dieu saint qui nous unit en lui.
Les murs qui nous séparent ne s’élèvent pas jusqu’au ciel.
Platon 1°
C’est à partir de là-haut que notre unité se construit : dans le nom du Père. La foi chrétienne proclame un seul baptême « dans le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Comme une première réponse de l’Église à la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. En tant que baptisés, nous pouvons dire d’un seul cœur « Notre Père » parce que Jésus nous garde et nous unit dans le nom du Père.
P. François Contamin
Unis dans le nom du Père