L’Évangile de ce dimanche nous présente les désirs bien terre à terre de Jacques et Jean qui indignent les autres apôtres. « Vous ne savez pas ce que vous demandez » leur répond Jésus. Et nous, que demandons-nous à Jésus dans nos prières ? Avons-nous conscience de ce que le Seigneur attend de nous ? L’Eglise célèbre aujourd’hui la journée missionnaire mondiale, dans le cadre de l’Année de la Vie consacrée. Le pape François ne s’adresse pas qu’aux seuls consacrés mais rappelle que « dans l’immense champ de l’action missionnaire de l’Eglise, chaque baptisé est appelé à vivre au mieux son engagement, selon sa situation personnelle. »
En ce 18 octobre, à Rome, au cœur du synode sur la famille, le pape canonise ensemble deux hommes et deux femmes ayant vécu la sainteté dans trois états de vie, soulignant l’importance des familles pour les vocations et l’importance des prêtres et des consacrés pour la vie des familles : un prêtre italien, une religieuse espagnole et un couple français, Louis et Zélie Martin, parents de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus.
« La canonisation d’un couple est une première ! » déclarait Mgr Jacques Habert, évêque de Séez, en juin dernier, lors de l’annonce de la canonisation, relevant que « c’est la canonisation du mariage. » Cela veut aussi clairement dire que la sainteté, ce n’est pas l’extra-ordinaire, la perfection. Ce n’est pas un idéal inatteignable pour les laïcs que nous sommes. Cela témoigne que deux époux qui s’aiment peuvent devenir saints en vivant saintement l’ordinaire de leur vie, en aimant et en ayant confiance. Quel message fort pour les jeunes d’aujourd’hui, dans un contexte où le mariage est ébranlé ! Pas à pas, en tant que fiancés, puis jeunes mariés et enfin parents, ces jeunes couples sont appelés à vivre cette vocation.
Si Thérèse avait dit un jour de ses parents : « Dieu m’a donné une mère et un père plus dignes du ciel que de la terre », ils n’ont pas pour autant été épargnés par les contradictions et les difficultés que toute famille peut vivre, avec les mêmes préoccupations que les foyers d’aujourd’hui. Ils ont subi la mort de plusieurs enfants, l’angoisse de la maladie avec le cancer de Zélie, l’éducation d’une enfant très difficile, Léonie, parmi une fratrie de cinq, la difficulté de concilier travail et vie de famille (Zélie étant à la tête d’une entreprise de douze salariés), le veuvage de Louis puis sa maladie psychiatrique. Mais leur rayonnement discret était efficace, accueillant des pauvres chez eux et s’occupant de malades et mourants non croyants. En mettant Dieu au cœur de leur famille, dans la joie comme dans l’angoisse, ils ont pu se montrer capables de tout et surmonter toutes les difficultés, considérant que les blessures de la vie ne sont pas des obstacles mais des prétextes pour une vie meilleure.
Alors, forts de leur exemple, laissons nous envoyer et allons où le Seigneur nous conduit !
François Demaison, diacre permanent
Va, je t’envoie