Ce dimanche, Isaïe – dans une vision théâtrale – se présente comme un homme aux lèvres impures, guéri par un charbon ardent : « maintenant ta faute t’est enlevée, ton péché est pardonné » (Is 6, 7). Il peut alors répondre à l’appel du Seigneur : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 8). Dans l’Évangile de Luc (Lc 5, 1-11), Simon fait confiance à Jésus, à sa parole : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche » ; puis effrayé à la vue de cette pêche miraculeuse, il se reconnait comme pécheur, et répond, avec Jacques et Jean, à l’appel de Jésus et « laissant tout, ils le suivirent ».
Ainsi, pour suivre le Seigneur, suivre Jésus, il est nécessaire – il nous est nécessaire – de se reconnaître pécheur… de partager la miséricorde de Dieu et d’implorer son pardon. C’est tout le sens du temps du Carême qui s’ouvrira cette semaine au mercredi des cendres, 40 jours pour se retrouver avec Dieu, pour marcher à ses côtés, pour contempler la lumière du Ressuscité au cœur du bois de la Croix. La croix de cendres qui marquera notre front, accompagnée des paroles « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile », en sera le signe, mais aussi tout un programme…
Dans son message pour le Carême, le pape François nous le rappelle encore : « La miséricorde de Dieu transforme le cœur de l’homme et lui fait expérimenter un amour fidèle qui le rend capable d’être, à son tour, miséricordieux. » Il nous incite à traduire notre foi « par des actes concrets et quotidiens », œuvres de miséricorde destinées à aider notre prochain, et d’abord les plus pauvres – œuvres corporelles : « le nourrir, le visiter, le réconforter, l’éduquer. » ; œuvres spirituelles : « conseiller, enseigner, pardonner, avertir, prier. »
Il rejoint ainsi le prophète Joël qui nous incite à la conversion, à accueillir la tendresse de Dieu : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (Jl 2, 13).
Suivons alors l’appel de l’apôtre Paul (2Co 5, 20 – 6, 2) :
Laissons-nous réconcilier avec Dieu,
Voici maintenant le moment favorable.
François FAYOL, diacre permanent
Voici le moment favorable…