Revenir à la vie

Date: 30 mars 2019

Semaine du 31 mars au 6 avril 2019 – 4ème dimanche de Carême – Année C

Jos 5, 9a.10-12 ; Ps 33 ; 2 Co 5, 17-21 ; Lc 15, 1-3.11-32

feuille secteur n920 2019-03-31

Nous avons probablement fait cette expérience douloureuse : lorsqu’un conflit reste ouvert, lorsqu’un pardon n’a pu être vécu, il manque quelque chose à la vie. Bien sûr, elle poursuit son cours habituel, mais elle ne peut pleinement se déployer : cette part de relations abîmées, d’amour manqué, marque notre vie d’un poids qui nous attriste et nous limite.
Avec une intention claire, Jésus adresse la parabole du père et des deux fils aux scribes et aux pharisiens : enfermés dans leurs murmures, il veut qu’ils retrouvent dans la paternité miséricordieuse de Dieu une source de vie pour eux-mêmes.
Comment ne pas se réjouir du retour à la vie du fils qui était perdu ? La fête a commencé, joyeuse et abondante, et pourtant… il y manque quelque chose d’essentiel : le partage de cette joie avec le fils aîné. Puisqu’il refuse d’entrer, faut-il considérer qu’il est perdu, lui aussi ? Ce serait compter sans la persévérance du père : lui qui a su retrouver un fils saura bien retrouver l’autre aussi. Puisqu’   il fallait festoyer et se réjouir, il faudra parvenir aussi à faire entrer ce fils entêté.
Mais voilà le drame : le fils aîné ne voit en son frère que le fils de son père, « ton fils » ; et en s’excluant lui-même de la fraternité avec le fils retrouvé, il s’exclue également de la paternité redonnée. Qui lui fera retrouver sa famille, qui viendra combler ce qui manque à sa vie ? Le père, et lui seul : en lui redonnant son frère, « ton frère », il lui permettra de dire enfin « notre père ». Et alors lui aussi, le fils aîné, le scribe, le pharisien, bref, chacun de nous, nous reviendrons à la vie.

François Contamin

Le retour du Fils Prodigue. Rembrandt (1607-1669), Musée de l’Hermitage, Saint Petersbourg.