A l’heure où quarante-cinq jeunes de 6ème de Fontenay vont faire leur profession de foi, un grand missionnaire de l’Evangile nous quitte. « Sa foi était visible dans ses actes », disait de lui un journaliste. Le Père Pierre Ceyrac, figure jésuite très connue dans le monde, s’est éteint en Inde mercredi matin. Il est bon de rappeler aux jeunes ce que peut produire la foi en ce Dieu personnel qui un jour a parlé aux hommes. Dieu est amour. Dieu est communion d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit Saint. Ecouter et faire confiance à ce Dieu trinitaire ne produit pas que des idées théoriques. La foi, nourrie par l’écoute de la Parole de Dieu, produit de l’amour et peut changer le visage blessé du monde.
Durant plus de soixante ans, le Père Ceyrac a montré combien la foi en Jésus-Christ pouvait transformer la vie des hommes. Originaire de Corrèze, il fait sa scolarité chez les Pères jésuites. Il décide d’entrer chez eux pour devenir prêtre et missionnaire. Envoyé en Inde, il apprend le tamoul et le sanskrit et se passionne pour la culture indienne. Ordonné prêtre en 1945, il devient aumônier de collège. Puis il devient par la suite, jusqu’en 1967, aumônier général des étudiants catholiques en Inde. Durant ces années, il parcourt ce grand pays à moto, en 204 Peugeot ou en train couchettes. Son objectif n’est pas d’abord de faire grandir l’Eglise en Inde, mais de sauver l’homme. Il s’engage donc pour la justice et spécialement pour les dalits, caste méprisée des intouchables. En 1957, il construit un village pour accueillir les miséreux des trottoirs de Madras (aujourd’hui : Chenai). Des routes, des maisons, des dispensaires sortent de terre. Plus de 20 000 hindous, musulmans, chrétiens y vivaient en 1980.
L’œuvre du Père Ceyrac est considérable. Elle rayonne de sa foi profonde en Jésus qui invite tout homme à apprendre à aimer. « Ce qui n’est pas donné est perdu » disait-il. Puisse notre foi donner autant de fruits que celle de ce grand missionnaire. Prions pour les 6ème qui s’engagent ce dimanche plus volontairement à la suite du Christ.
Père Emmanuel Végnant
La foi d’un missionnaire