Semaine du 23 au 29 juin 2019 – Le Saint Sacrement – Année C
Gn 14, 18-20 ; Ps 109 ; 1 Co 11, 23-26 ; Lc 9, 11b-17
feuille secteur n°931 2019-06-23
Dans notre société saturée de biens de consommation, avons-nous encore faim ? Si pour une partie de l’humanité, la faim est un problème, pour une autre, l’absence de faim l’est aussi. L’abondance a tué le désir. L’ennui a gagné les cœurs. Et ces derniers se demandent de quoi ils pourraient bien manquer encore. Ce qui leur manque peut-être finalement, c’est le manque. Ils pourraient apprendre beaucoup des disciples qui entouraient Jésus ce soir-là.
Après avoir parlé aux foules du règne de Dieu, après avoir guéri ceux qui en avaient besoin, Jésus termine enfin une dure journée de labeur. Et voilà que les disciples qui lui transmettent encore deux besoins des foules : se loger et se nourrir. Curieusement, la question du logement disparaît. Pourquoi ? Les foules ont été rassasiées. La nourriture partagée par Jésus et distribuée par les disciples a dépassé leurs espérances. Ce n’était pas gagné d’avance : cinq pains et deux poissons d’un côté, cinq mille hommes de l’autre. Et au milieu, les disciples à qui Jésus demande de se débrouiller : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! »
Il y avait un peu de foi quand même, de la bonne volonté aussi : les disciples ne disent pas qu’ils n’ont rien – « pas plus de cinq pains et deux poissons » -, ils seraient même prêts à aller acheter de la nourriture – même si ça fait probablement un peu cher. Et surtout, ils en parlent avec Jésus qui n’en demandait pas plus : de ce peu, il pourra rassasier la foule.
Reconnaître ce que nous avons et ce qui nous manque, découvrir notre vraie faim, y mettre notre peu de foi et toute notre bonne volonté : Dieu n’en demande pas plus pour nous rassasier de ses biens. Aujourd’hui, nous accompagnons avec joie les enfants qui communient pour la première fois.
Saurons-nous leur transmettre une «faim salutaire » qui les ouvre au Sauveur ?
Père François Contamin
Illustration : la multiplication des Pains, (entre 1886 et 1894), James Tissot , Musée de Brooklyn